Roland Garros : détectée à 8 ans, Loïs Boisson était "une pépite", au "caractère bien trempé", décrit son ex-entraîneur Patrick Larose
Détectée à 8 ans, Loïs Boisson était "une pépite", au "caractère bien trempé", décrit son ancien entraîneur Patrick Larose, qui croit à son parcours jusqu'en finale du tournoi de Roland Garros. Il était l'invité d'ICI Bourgogne mercredi 4 juin, quelques heures avant les quarts de finale de la dernière Française encore en lice.
Loïs Boisson, jeune joueuse de tennis dijonnaise, pourrait bien se qualifier pour les demi-finales. Patrick Larose, ancien entraîneur à l’ASPTT Dijon, où il a côtoyé Loïs, quand elle avait entre 8 et 12 ans, n'est pas étonné par son parcours : "Dès 8 ans, elle avait ça dans un coin de sa tête. Elle avait envie d’être joueuse de tennis professionnelle, c'était son rêve. Il faut plus de dix années de travail acharné pour y arriver, ce qu'elle a fait, et ça faisait déjà partie de ses qualités".
"C'était une vraie bombe, je n'avais jamais vu ça"
Quand il l'a vue pour la première fois, elle n'avait jamais joué. "Je commence à faire un test de vitesse, champ des balles sur le terrain, etc. Je dis que cette fille, elle a des qualités de vitesse remarquables, se remémore-t-il. C'était une vraie bombe, je n'avais jamais vu ça". Elle avait "une explosivité du bras et une technique déjà plus que correctes", poursuit-il.
Dès la fin de la séance, Patrick Larose va voir ses parents pour leur dire "Votre fille, elle est plus que douée, c'est une vraie pépite". Il veut "l'amener au haut niveau", il la prend en cours de tennis "quatre fois par semaine, 1h30" et la suivra en compétition, avec un programme personnalisé.
"J'ai dû faire preuve de beaucoup de patience"
Aujourd’hui âgée de 22 ans, la 361e joueuse mondiale a "progressé régulièrement", selon son ancien coach. Si elle parvient à battre des femmes plus fortes qu'elle, c'est parce qu'elle a "un jeu un peu atypique par rapport au jeu féminin. Elle a un gros coup droit lifté qui repoussait les autres joueuses et elle a un gros service". Pour Patrick Larose, "elle a un jeu particulièrement sur terre battue qui est très gênant. Et je n'étais pas étonné de la voir gagner".
Mais la sportive a "un caractère bien trempé", selon Patrick Larose. "J'ai dû faire preuve de beaucoup de patience, c'était vraiment un beau challenge", se rappelle-t-il. Loïs Boisson a "piqué des crises de colère et il fallait la calmer, même la mettre hors du court de temps en temps", car elle est "très perfectionniste, donc frustrée" quand elle perdait. "Petit à petit, elle a réussi à gérer ses émotions", relate son ancien entraîneur. "Maintenant on la voit sereine sur les cours. Mais avant, il y a eu quand même beaucoup de travail à faire sur la gestion des émotions", conclut-il.