Des députés demandent au premier ministre de bloquer l’installation de Shein au BHV et de finaliser la loi anti-fast fashion
Dans une lettre adressée à Sébastien Lecornu ce vendredi matin, les députés Anne-Cécile Violland (Horizons) et Antoine Vermorel-Marques (Droite Républicaine) réclament également la mise en œuvre au plus vite de la proposition de loi contre la «fast fashion».
Passer la publicité Passer la publicitéComment freiner l’implantation de magasins Shein dans les centres commerciaux ? Plusieurs députés ont adressé ce vendredi 3 octobre un courrier au Premier ministre Sébastien Lecornu, réclamant le blocage par la Caisse des dépôts du partenariat entre Shein et le BHV. «L’installation d’une marque comme SHEIN au cœur d’un espace commercial financé en partie par le contribuable nous paraît inopportune», écrivent les députés Anne-Cécile Violland (Horizons) et Antoine Vermorel-Marques (Droite Républicaine). «Nous attendons de la cohérence de la part du gouvernement», explique ce dernier au Figaro.
«À quel moment un groupe français décide qu’il est normal de s’allier avec Shein pour couler la filière textile française, sacrifier notre santé et détruire l’écologie ?», questionnait dans une publication LinkedIn, Anne-Cécile Violland, jeudi 2 octobre. La député de Haute-Savoie rappelle notamment la condamnation récente de Shein à une «amende record de 40 millions d’euros pour pratiques commerciales trompeuses en France». «Selon l’OCDE, l’activité de cette même entreprise n’est pas conforme au droit français et européen», affirme-t-elle avant de saluer la position des Galeries Lafayette qui s’opposent au projet de la SGM, propriétaire du BHV et des cinq autres centres commerciaux concernés en province.
Passer la publicitéMercredi, Shein et la Société des grands magasins (SGM) ont annoncé leur partenariat pour ouvrir progressivement six magasins physiques permanents, dont un au BHV Marais à Paris. Jusqu’ici exclusivement en ligne ou via des boutiques éphémères, Shein fait pourtant face à des critiques pour son impact environnemental et sur la filière française du prêt-à-porter. Une conquête de l’Hexagone par le géant chinois que la loi anti-«fast fashion» entend bien stopper, si le texte parvient à sortir à temps de la navette parlementaire.
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Accélérer la procédure parlementaire
Les signataires de la lettre adressée à Matignon ce vendredi demandent ainsi la convocation rapide d’une commission mixte paritaire (CMP) afin de finaliser le projet de loi anti-«fast fashion», adoptée par l’Assemblée nationale en mars 2024 et le Sénat en juin 2025. «Cette étape est indispensable pour concrétiser l’engagement pris devant les Français de lutter efficacement contre les dérives de la fast fashion et de promouvoir une industrie textile plus responsable», écrivent les parlementaires.
Si le texte ne permet pas de bloquer l’installation par Shein de six magasins physiques permanents, dont un au BHV Marais à Paris, il entend «réduire l’impact environnemental de l’industrie textile». Entre 2010 et 2023, le nombre de vêtements mis sur le marché en France est passé de 2,3 à 3,2 milliards. Chaque année, plus de 48 vêtements par habitant sont commercialisés dans le pays, et 35 sont jetés chaque seconde, selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. «Aujourd’hui, ces géants de la mode ultra-éphémère envahissent le marché sans aucun contrôle. Il est urgent de fixer des règles et de les appliquer de manière stricte et efficace», insistait en juin Sylvie Valente Le Hir, sénatrice Les Républicains, chargée de présenter le texte au Sénat.