Macron promet la continuité dans la politique étrangère de la France

Emmanuel Macron n'a pas pu échapper à la question. À l’issue du sommet de l'Otan, qui s'est tenu à Washington jusqu'à jeudi, le président de la République s'est plié à l'exercice habituel de la conférence de presse, un passage obligé. Mais cinq jours après le vote sanction des élections législatives et alors qu'aucune force politique ne dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, le président de la République savait qu'il serait rattrapé par la politique intérieure. « Ne vous réfrénez pas de poser des questions sur la guerre en Ukraine ou l'Alliance », a-t-il néanmoins ironisé, avec agacement, à l'attention des journalistes.

Dans le huis clos des débats entre chefs d'État et de gouvernement, le président s'était lui-même senti obligé d'aborder la question des contours du futur gouvernement en France. Il a dû rassurer. « Je n'ai pas senti inquiets mes homologues », nuance Emmanuel Macron. « J'en ai senti beaucoup soulagés parce qu'ils avaient compris que le risque d'avoir une force politique qui remette en cause notre présence dans le commandement intégré de l'Otan, qui questionne, pour une autre, notre dissuasion, qui remette en cause profondément l'aide à l'Ukraine était de nature à compliquer les décisions que nous avions prises », a-t-il ajouté sans mentionner les formations politiques qu'il visait précisément.

Le Rassemblement national et la France insoumise sont évidemment concernés en priorité. Avant la guerre en Ukraine, les deux formations affichaient des positions favorables à la Russie. Avant d'amender son programme, le RN était favorable à une sortie de l'Otan. Anti-américain, Jean-Luc Mélenchon est lui aussi hostile à l'Alliance. Durant la présidentielle, il souhaitait ouvrir un débat sur la dissuasion. Il est aussi farouchement opposé à toute dimension européenne des intérêts vitaux de la France. Le reproche présidentiel va-t-il plus loin? Les communistes et les Verts ont aussi exprimé dans le passé des positions hostiles au nucléaire.

Le chef de l'État ne s'est pas prononcé sur les hypothèses de nomination d'un nouveau premier ministre à brève échéance. Pas de commentaire politique à l’étranger, a-t-il éludé. Mais « j'ai pu confirmer à mes homologues et alliés que la France aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux », a-t-il expliqué, qu'il s'agisse « de l'Alliance, de l'Europe ou du soutien à l'Ukraine car les forces politiques qui constituent une majorité à l'assemblée sont en faveur de ces lignes ». « En aucun cas, ce ne sont les forces qui les remettent en cause qui ont dégagé une majorité », a-t-il insisté. À l’aube d’une cohabitation, le président se raccroche au « domaine réservé » qui laisse au président la primauté sur les questions de relations internationales. « La France a une constitution claire qui permet d'assurer la crédibilité de sa politique internationale », a-t-il rappelé.