« Où est passé le respect ? », alpaguait cette semaine le jeune hébertiste débraillé Louis Boyard à l’Assemblée, incarnant une forme de mise en abyme de sa propre question par ses mimiques vulgaires et son comportement d’adolescent attardé.
Les débats braillards à l’Assemblée sont-ils le reflet d’un affaissement généralisé des manières ou bien témoignent-ils du retour vivifiant du politique dans l’enceinte de l’Hémicycle ? C’est une question que soulève le passionnant livre de Frédéric Rouvillois Politesse et politique (Éditions du Cerf). Le professeur de droit rappelle à juste titre que l’Assemblée nationale a toujours été le théâtre d’altercations violentes, les « menteurs » et les « traîtres » fusant abondement sous la IIIe République. L’insulte baisse en intensité à mesure que le pouvoir du Parlement se réduit, la Ve République se distinguant par une assemblée plus calme mais aussi particulièrement faible et soumise à l’exécutif. La différence est donc aujourd’hui que les Insoumis…