Au Liban, la solitude des chrétiens de Rmeich, pris au piège entre le Hezbollah et Israël
- Envoyé spécial à Rmeich
Sur la colline en face de Rmeich, un nuage noir envahit le village chiite frontalier d’Aïta al-Chaab. Un instant plus tard, la détonation parvient, brutale, faisant trembler l’atmosphère et reculer d’un pas Maria et sa famille. « Hier, on a vu une colonne de 30 chars Merkava traverser la colline », raconte-t-elle. Aïta al-Chaab est désormais un champ de ruines. C’est depuis ce village que des combattants du Hezbollah avaient capturé deux soldats israéliens en juillet 2006, déclenchant la guerre dévastatrice des 33 jours.
Malgré cette nouvelle guerre qui fait rage sous leurs yeux, la famille de Maria est restée chez elle, dans le village chrétien de Rmeich. Ils sont 5500 à avoir fait ce choix. Le village est situé à moins d’un kilomètre de la Ligne bleue, qui délimite la frontière entre le Liban et Israël, sur les collines qui se perdent au sud du mont Liban, région contrôlée par le Hezbollah. « Quand Israël tire, cela passe au-dessus de nous. Quand le Hezbollah…