La Fondation du patrimoine recrute Guillaume Gallienne pour encourager les dons
À quelque chose malheur est bon ? En lançant une grande campagne de communication et d’affichage - la première du genre pour elle -, la Fondation du patrimoine veut profiter de l’élan donné par Notre-Dame de Paris pour éveiller la générosité. « L’émotion internationale qu’a soulevé l’incendie est un cas à part. Mais à la veille de la réouverture de la cathédrale et des fêtes de Noël, une campagne peut aider à sensibiliser plus largement sur la nécessité de donner », affirme Guillaume Poitrinal, président de la fondation. Ce dernier va répétant que l’État ne peut, et ne pourra pas tout, tant les besoins sont infinis. Et tant les Français réclament qu’on les aide à restaurer leurs monuments.
Réalisé avec l’agence de publicité Altmann+Partners, le message de cette campagne sera d’abord porté sur les radios et les télévisions, par la voix de l’ancien sociétaire de la Comédie-Française, Guillaume Gallienne. Jusqu’à la fin de l’année, dans les transports publics, la presse et sur les réseaux sociaux, elle prendra la forme de visuels décalés, mettant des monuments - que l’on devine être un phare, un moulin, un château et un pont- emballés dans du papier cadeau. Au-dessus du « cadeau », le slogan «donnons un avenir à notre passé» claque comme un étendard. « Pendant des années, nous avons montré des ruines pour inciter le public à donner et à se mobiliser. Il faut désormais induire le fait que les restaurations se font aussi pour les générations futures », explique Guillaume Poitrinal.
21 millions en 2023
Quelque 3 000 souscriptions sont actuellement ouvertes et gérées par les 1 000 bénévoles de la fondation. Certaines, lorsqu’elles sont portées au niveau local, fonctionnent, d’autres ont plus de mal à séduire. Fondée il y a 25 ans pour s’occuper du petit patrimoine non protégé, églises de village en tête, la fondation tâche aujourd’hui de proposer des projets phare - comme la restauration du site d’Oradour-sur-Glane - en même temps que des projets plus confidentiels. Elle s’est ouverte vers des causes susceptibles d’attirer les plus jeunes, dont les restaurations de navires, de forêts ou d’espaces naturels.
En 2023, ses collectes de dons auprès du grand public (62 000 donateurs) ont atteint 21,1 millions d’euros, chiffre qui aurait crû de 20 à 25% cette année. 2 300 entreprises mécènes ont ajouté leur écot. La grande collecte réussie au profit de Notre-Dame (218 millions d’euros) lui a donné des ailes. En dépit de la concurrence acharnée entre fondations, elle veut aller plus loin, et espère parvenir à inciter le public à faire des legs.