JO d’hiver 2030 : seule en liste, la candidature française retenue par le CIO

La candidature des Alpes françaises à l’organisation des JO d’hiver en 2030 glisse désormais seule en course. Le Comité international olympique (CIO) a confirmé, mercredi 29 novembre, avoir uniquement retenu la candidature tricolore et celle de Salt Lake City en vue de 2034 tandis que la Suisse, candidate malheureuse à ces deux éditions, qui seront officiellement attribuées l’an prochain, entre de son côté en « dialogue privilégié » pour les JO 2038.

Le dossier français, qui devance également la Suède, franchit donc une étape majeure en passant du « dialogue permanent » au « dialogue ciblé » avec le CIO, qui en fait son « hôte pressenti » de la compétition, alors que Paris accueille déjà les JO d’été 2024 dans huit mois.

De Nice au Grand-Bornand

À l’annonce de cette décision, la légende du biathlon, Martin Fourcade, légende du biathlon, n’a pas caché sa joie. « Je suis très heureux d’avoir contribué à convaincre le CIO de nous faire confiance. C’est un immense honneur, a déclaré le quintuple champion olympique et membre français du CIO. Les JO à domicile, c’est magique. J’aurais adoré pouvoir vivre ça en tant qu’athlète. Je m’étais battu à Durban en 2011 pour les Jeux d’Annecy 2018. On n’avait malheureusement pas connu ce succès et c’est pour ça que l’annonce d’aujourd’hui est d’autant plus appréciable. »

La candidature française, montée en à peine quelques mois, et qui a pris un tournant décisif cet été avec l’arrivée à la présidence du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) de David Lappartient, membre du CIO, a donc réussi une campagne express. Le projet porté par les deux régions françaises Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, et adoubé par l’Élysée cet été, a passé avec succès les points d’étapes obligatoires relatifs à l’agenda fixé par l’administration olympique.

Si la candidature française, lancée l’été dernier en même temps que la Suisse (la Suède était en lice depuis février) entre dans une nouvelle phase de discussion avec le CIO, selon la nouvelle procédure qui tourne le dos aux traditionnels votes pour départager les candidats, elle n’est pas pour autant assurée d’organiser les Jeux dans un peu plus de six ans. Les Alpes françaises vont devoir en effet franchir, dans les mois prochains, plusieurs évaluations détaillées de leur dossier, de la carte des sites à l’héritage prévu, en passant par l’impact environnemental, le financement et le soutien politique.

Le projet, qui assure se baser sur 95 % de sites existants, s’étend de Nice au Grand-Bornand, distants de près de 500 kilomètres, avec un pôle ski alpin sur les sites de Courchevel-Méribel et de Val d’Isère, le ski de fond à La Clusaz, et un village olympique basé à Nice, tout comme les épreuves de patinage. Si l’exécutif du CIO juge suffisantes les garanties françaises, il recommandera sa désignation comme hôte des JO 2030 lors d’une session l’an prochain.

Un impact écologique qui pose question

À l’inverse, si le dossier français est jugé décevant, l’instance olympique peut renvoyer la candidature en « dialogue permanent », c’est-à-dire reprendre la procédure à zéro. À six ans de l’échéance, l’hypothèse semble peu probable mais elle n’est pas impossible.

C’est sur cette possibilité que vont miser les opposants aux Jeux d’hiver 2030 qui ont été dépassés par la rapidité des évènements. Cet été des fédérations écologistes EELV avaient déjà dénoncé « une caution présidentielle qui viendrait à l’encontre de lois zéro artificialisation nette et qui se moquerait des pénuries d’eau, les JO entraînant une accélération phénoménale du bétonnage de nos belles montagnes ».

La question de l’enneigement, qui faiblit d’année en année, tout comme celle du paradoxe d’investir massivement dans les sports d’hiver en plein réchauffement climatique, sont régulièrement soulevées par les opposants qui savent que le CIO est très attentif au soutien populaire des candidatures. « On est repartis pour sept ans de combat et on ne lâchera rien », a lancé Stéphane Passeron, ancien skieur de fond de haut niveau et porte-parole du collectif NO JO. La candidature française glisse seule en tête mais la ligne d’arrivée est encore loin d’être franchie