Au Japon, une étude établit un lien entre la conception et la gestion des graisses à l’âge adulte
Des chercheurs de l’Université du Tohoku, au nord du Japon, ont publié dans la revue Nature Metabolism une étude selon laquelle la capacité à métaboliser les graisses serait partiellement déterminée par la période de conception. L’équipe scientifique a analysé la masse corporelle et les niveaux de graisse de 356 hommes adultes, tous volontaires et en bonne santé.
Plusieurs examens ont été réalisés pour mesurer, notamment, les quantités de graisse blanche et de graisse brune. L’organisme humain contient en effet deux types de graisse : la graisse blanche, qui constitue une réserve d’énergie, et la graisse brune, impliquée dans la production de chaleur corporelle et la régulation thermique.
Des perspectives pour la prévention de l’obésité
Les participants ont été répartis en groupes selon leur masse corporelle et l’activité de leurs tissus adipeux bruns. Il est établi scientifiquement que cette activité influence la santé métabolique : plus ces tissus sont actifs, moins le corps tend à stocker de graisse, réduisant ainsi le risque d’obésité. Les chercheurs ont croisé les données biologiques avec les dates de naissance des participants, afin de déterminer leur période probable de conception. Les résultats montrent une activité significativement plus élevée des tissus de graisse brune chez les personnes conçues pendant les périodes froides. Cela suggère que la température ambiante à laquelle est exposée le foetus, in utero, a un impact direct sur sa gestion des graisses des décennies plus tard, lorsqu’il devient adulte.
L’étude a également pris en compte les lieux de naissance. Les sujets conçus dans les régions les plus froides du Japon présentaient une sollicitation plus importante de leur graisse brune, renforçant l’hypothèse d’un effet climatique. Les auteurs précisent que leurs travaux ont été menés exclusivement auprès de sujets japonais. Des recherches complémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats dans d’autres populations et dans des contextes climatiques variés. Cette découverte ouvre néanmoins des perspectives sur la compréhension des facteurs précoces de prédisposition à l’obésité.