« Le Procès de Jeanne » : la Pucelle d’Orléans seule face à ses bourreaux
Elle apparaît, seule, dans cet espace vide et sombre. Face à Jeanne, ses juges, regards inquisiteurs et concupiscents. Elle leur tient tête, soutient leurs regards et se défend des accusations d’hérésie. Le procès contre la Pucelle – mot qui désigne les jeunes filles entre 15 et 18 ans et non pas la virginité – s’ouvre le 21 février 1431 et se déroule jusqu’au 23 mai. Trois mois de longs interrogatoires, menés d’une main de fer par l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, qui roule pour les Anglais.
Autour de lui, clercs, chanoines et autres docteurs en théologie. Drapés dans leurs habits d’apparat et leur morale chrétienne, ils vont conduire un procès à charge contre Jeanne. Mais Jeanne résiste. Malgré les fers qu’elle porte, malgré la faim, le froid et la fatigue, Jeanne ne se soumet pas. Ses réponses sont spontanées, sincères, drôles aussi, non par effet de style, mais par ce qu’elles laissent entendre la bêtise crasse de ses accusateurs. Elle répond de tout : des voix qu’elle entend depuis l’enfance ; de la guerre contre les Anglais et, surtout, de ses habits d’homme qu’elle porte depuis qu’elle a quitté Domrémy, son village natal.