«Le trafic de drogue doit être combattu par le biais d’un levier pénal beaucoup plus fort», affirme David Lisnard
«C’est une gangrène sur tout le territoire national. Cela fait longtemps que j’alerte, que nous alertons.» Invité ce mercredi matin de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, David Lisnard, le maire LR de Cannes, président de l’Association des Maires de France (AMF) et président de Nouvelle Énergies, s’est exprimé sur l’urgence d’agir sur le trafic de drogue.
Alors que les habitants de 80 appartements d’un immeuble d’Échirolles en proie aux dealers sont évacués d’urgence, David Lisnard interpelle sur la montée en puissance de ce fléau partout en France. «J’ai vu monter le trafic de drogue y compris dans les zones rurales», a-t-il déclaré. «Les honnêtes gens ont fait place nette aux dealers, dans toutes les villes, pas seulement à Échirolles.»
Il faut que toute infraction toute transgression se traduise rapidement par une condamnation rapide et proportionnée
David Lisnard
Pour lui, la France a les moyens de lutter contre ce trafic. «C’est le théâtre politique national qui est un théâtre de l’impuissance de l’État que l’on ne peut plus accepter. Le trafic de drogue doit être combattu [par le biais d’]un levier pénal beaucoup plus fort. [...] Il n’y a que 25% des procédures pénales qui aboutissent en France, et parmi elles, 30% de peines d’emprisonnement sont prononcées. C’est cela la réalité. Il faut faire preuve de méthode, travailler avec une évaluation des résultats, cesser les grandes postures et les grandes annonces», a-t-il suggéré. Pour le président de l’AMF, il faut «que toute infraction, toute transgression, se traduise rapidement par une condamnation rapide et proportionnée».
Pour David Lisnard, il faudrait également créer des internats disciplinaires fermés, pour pallier un système selon lui inefficace aujourd’hui. «Je l’ai vécu à Cannes. Le parquet avait très bien fait son job, il y avait eu une condamnation. Sauf que dans la réalité, on les met [les trafiquants condamnés] dans des centres d’éducation fermés et vous vous rendez compte qu’il n’y a ni éducation, ni fermeture. Ils sont dans la rue et on les retrouve ensuite tous sur des faits de délinquance, des refus d’obtempérer, des trafics de drogue. Et ça, on le voit partout», explique le maire de Cannes. Avant de conclure, en prenant exemple notamment sur nos voisins néerlandais qui parviennent selon lui à mieux gérer les condamnations des délinquants : «On n’est pas condamnés à être plus mauvais que les autres pays.»