Comment Michel Barnier veut redresser les comptes à la dérive

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Pour redresser des comptes à la dérive, Michel Barnier prescrit un cocktail d'impôts et d'économies

La prévision de ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025 apparaît «fragile», selon le HCFP, du fait de «l'optimisme» des hypothèses macroéconomiques du gouvernement. DIMITAR DILKOFF / AFP

DÉCRYPTAGE - Le premier ministre s’engage à contenir le déficit à 5 % du PIB en 2025, grâce à un effort de 60 milliards. Un choix de mesures contestées face à l’impératif redressement des comptes publics.

C’est la question que se posent les Français férus de finances publiques, alors que le nouveau gouvernement de Michel Barnier présentait, jeudi, le budget 2025, après avoir découvert à son arrivée une situation financière catastrophique. Comment est-on passé en 2024 d’un déficit public prévu à 4,4 % du PIB (soit 128 milliards d’euros) en janvier, à 5,1 % en avril, puis 6,1% (180 milliards) en septembre ? « Je n’ai pas d’explication », répond Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), vigie des finances publiques, tout en reconnaissant un dérapage « extraordinairement spectaculaire » et « très inhabituel » en dehors d’une période de crise et, surtout, au regard de la situation des autres pays européens.

Pour l’heure, néanmoins, l’urgence est de redresser la barre sans casser la croissance. Michel Barnier s’y emploie : le premier ministre promet de ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025, grâce à 60 milliards de redressements, qu’il présente comme un « effort juste et équilibré ». Sur ce total, les deux tiers (40 milliards), selon la présentation du gouvernement, correspondent à des mesures d’économies, et le tiers restant (20 milliards) à des hausses d’impôts, en particulier sur les entreprises et les foyers aisés. « Il n’y aura ni cure d’austérité ni matraquage fiscal », ont promis jeudi les ministres Antoine Armand (Économie) et Laurent Saint-Martin (Budget et Comptes publics)…

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