Après les chanteurs et les acteurs de Hollywood, c’est au tour des comédiens de s’en prendre aux orientations politiques de Donald Trump. Lauréat le dimanche 6 avril du prix du meilleur acteur aux Laurence Olivier Awards pour son interprétation de Roald Dahl dans la comédie musicale Giant, John Lithgow a déclaré que la seconde présidence de Donald Trump est un « pur désastre » pour les arts aux États-Unis. « Notre administration a décidé de choses choquantes et destructrices, mais celle qui me chagrine le plus est la prise de contrôle du Kennedy Center », a poursuivi l’acteur sur la scène londonienne, des propos relayés par le Guardian .
Donald Trump est depuis février dernier le nouveau président du conseil d’administration du Kennedy Center, une première pour un président américain en fonction. Dans ce complexe culturel de la capitale Washington, jugé trop « woke » par l’administration Trump, siège désormais en intérim le loyaliste Ric Grenell. Le conseil d’administration est actuellement en train de sélectionner un successeur à la dirigeante sortante, Deborah Rutter, qui a annoncé en janvier son intention de démissionner après 11 ans d’activité. Une situation pointée du doigt par John Lithgow : « Deborah Rutter a été licenciée de son poste de présidente, alors qu’elle avait déjà démissionné et qu’il lui restait plusieurs mois à faire. »
« Je pense que les arts sont animés par cela. Pour l’instant, tout le monde est en état de choc, mais les mauvais moments créent de bonnes œuvres d’art »
John Lithgow
L’acteur américain, vedette de Conclave, était très proche de l’ancienne dirigeante. « C’est une très bonne amie à moi. Nous avons coprésidé une commission sur les arts et avons passé trois ans à découvrir que le secteur de la culture en Amérique était en crise, explique-t-il. Eh bien, il est vraiment en crise aujourd’hui. D’abord, il y a eu le coronavirus, maintenant il y a ça. » John Lithgow relativise toutefois, car cette faiblesse du secteur « donne à tous une raison de [se] battre ». Il précise : « Je pense que les arts sont animés par cela. Pour l’instant, tout le monde est en état de choc, mais les situations critiques peuvent devenir des sources d’inspiration. »
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Lors de son discours de remerciement sur la scène des Olivier Awards, l’acteur américain, qui se décrit comme « une sorte d’Anglais hybride » en raison de son accent et de son affection pour Shakespeare, a aussi confié que ce moment était « plus compliqué que d’habitude » du fait des relations plus tendues entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Malgré cela, John Lithgow s’est félicité que «l’effet Trump» n’ait pas gâché la lune de miel qu’il vit avec le public britannique depuis des années. Une histoire unique qui vient d’être récompensée par le prestigieux prix créé à la mémoire de l’inoubliable Sir Laurence Olivier.