Ligue des champions : PSG-Atlético, un choc capital

«Optimisme et confiance, avec l'objectif de gagner les trois points». Voilà le sentiment qui anime Luis Enrique avant PSG-Atlético, ce mercredi (21h), au Parc des Princes, lors de la quatrième journée de Ligue des champions. Lequel Luis Enrique s'avouait «préoccupé» par le classement et la qualification après le nul contre le PSV Eindhoven (1-1). Il y a de quoi. 

Quatre points en trois matchs, ce n'est pas reluisant. Surtout quand on connaît le programme qui attend le PSG en C1, avec encore le Bayern Munich et Manchester City notamment. Paris-Atlético, un duel décisif ? «Un match important»corrige l'excellent Willan Pacho, devinant que les Parisiens devront être «patients» face au porc-épic espagnol, meilleure défense de Liga. «Non, ce n'est pas décisif, pas du tout. Si une équipe perd demain mais gagne les quatre matchs suivants sera qualifiée sans souci»abonde Luis Enrique, relevant que le calendrier du Paris-SG «est plus dur que le leur, c'est clair, très difficile, mais on ne sait jamais ce qui va se passer dans le football».

Opposition de styles

Ce n'est pas tout à fait vrai. Avec le PSG, on sait : les Rouge et Bleu ne vont pas dévier de leur idée de jeu, des préceptes du dogmatique Luis Enrique. Maitrise à tous les étages, possession, volonté de déséquilibrer l'adversaire, de le pousser dans ses retranchements. Une vraie opposition de style avec l'Atléti de Diego Simeone, c'est clair. «C'est un adversaire qui sait très bien jouer collectivement et dispose de grandes individualités. Après, qu'on joue face à une équipe qui s'adapte plus à notre idée de jeu ou qui a une idée de jeu totalement différente, je n'ai pas de préférence»souffle Luis Enrique, qui a souvent battu «Cholo» Simeone avec le Barça (9 victoires, 2 nul, 1 défaite).

Contrairement à ce que certains pensent, le Paris Saint-Germain n'a pas deux visages, un poussif en Ligue des champions et un autre dominateur en championnat. Simplement, le niveau est plus élevé sur la scène européenne... «Non, on a toujours le même visage, la même idée collective. Pour ce qui est des chiffres, on fait partie des meilleures équipes en défense et en attaque. Je signerais tout de suite pour avoir les mêmes statistiques que face au PSV ou Gérone», souligne le technicien espagnol de 54 ans.

En l'occurrence, le Paris Saint-Germain avait battu Gérone (1-0) grâce à un petit miracle dans le temps additionnel lors de la première journée. Miracle qui n'est pas arrivé contre Eindhoven (1-1). Les Parisiens avaient pourtant fait le nécessaire dans le jeu. Les occasions étaient là. Pas la finition. Ça aussi, on le sait : le PSG est à la peine en termes d'efficacité devant la cage adverse. On l'a encore vu samedi, lors de la victoire 1-0 face à Lens. Les Rouge et Bleu ont aussi multiplié les vendanges en deuxième période à Marseille (victoire 3-0). «Il est important de ne dépendre d'aucun joueur en particulier sur le long terme», martèle Luis Enrique. Ça tombe bien, son équipe dépend… de deux joueurs, Bradley Barcola et Ousmane Dembélé. Deux joueurs qui débordent de talent mais ont parfois du mal à trouver la mire. C'est historique pour Dembélé, ça pourrait changer à l'avenir pour le jeune Barcola, meilleur buteur de L1 (8 buts) mais qui n'a trouvé le chemin des filets qu'une fois en C1 depuis la saison dernière, en 13 matchs.

Vous voyez le résultat, je vois la globalité, et c'était très positif.

Luis Enrique

«Je n'ai pas de doute : on sera l'une des équipes qui marque le plus. Quand ça va se déclencher ? Je ne le sais pas. Ce qui m'intéresse, c'est toujours de générer des occasions en ayant été plus fort que l'adversaire, c'est mon objectif, toujours générer des occasions. Marquer plus ou moins, c'est autre chose, on travaille semaine après semaine pour améliorer l'efficacité, mais je veux avant tout avoir les mêmes statistiques que contre le PSV et Gérone. Vous voyez le résultat, je vois la globalité, et c'était très positif. On a fait match nul contre Eindhoven, c'est le football, mais on aurait pu gagner ces deux matchs. Personne ne dira que c'est juste», note l'ancien sélectionneur espagnol. Juste ou pas, il faut prendre des points. «Non, il n'y a pas deux visages, on a toujours la même idée de jeu. Il n'y a pas eu de bons résultats sur les derniers matchs mais on a toujours la même idée et le même objectif. On n'a pas les résultats espérés en C1 mais je suis sûr qu'on les aura»promet Pacho.

Le plus tôt sera le mieux. Car ce n'est peut-être pas à l'Allianz Arena ou contre les Skyblues de Pep Guardiola que le PSG prendra des points. Contre Arsenal, à l’Emirates (défaite 2-0), on voulait voir et on a vu. La victoire sera impérative à Salzbourg, le 10 décembre. Trois points qui pourraient suffire pour passer en barrages si Marquinhos et compagnie avaient la bonne idée d'augmenter leur capital en disposant de l'Atlético de «Grizou». Sans quoi, Paris jouerait sa peau à Stuttgart le 29 janvier, lors de l'ultime journée.

À noter que les Matelassiers, que le PSG n'a encore jamais rencontrés dans son histoire, ne sont pas au mieux. Certes, ils occupent la troisième place au classement de Liga. Mais la dynamique n'est pas époustouflante ces dernières semaines. Et en C1, c'est alerte rouge : après avoir disposé de Leipzig (3-2), Robin Le Normand et ses coéquipiers ont explosé contre Benfica à Lisbonne (défaite 0-4) et cédé face à Lille (1-3). Neuf buts encaissés en trois matchs, c'est plus qu’en 12 matchs de Liga (7). «Je n'ai pas de doute, malgré leurs résultats contre Benfica et Lille, l'Atlético montrera sa meilleure version (ce mercredi), une version plus compétitive, plus forte, plus sérieuse. Ce sera un adversaire très dur à combattre»devine Luis Enrique, qui a toutefois décelé quelques failles à exploiter. «On a vu les erreurs qu'ils commettent pour en tirer profit»glisse Willian Pacho, qui devrait être associé à Marqui.

Incertitude dans les cages

Sachant que le groupe est au complet, à l’exception des absents de longue date que sont Lucas Hernandez, Presnel Kimpembe et Gonçalo Ramos, il ne devrait d'ailleurs pas y avoir de grand chambardement dans le 11 parisien. Toujours un petit doute concernant le poste d'avant-centre, ou en l'occurrence de faux 9, avec Marco Asensio et Kang-in Lee en balance, voire Ousmane Dembélé. Quoique, il y a du suspense là où on ne l'attendait pas, c'est-à-dire pour le poste de gardien. «Je déciderai après un bon cappuccino (ce mercredi) matin»sourit Luis Enrique, qui a fait un choix tactique en faveur de Matfey Safonov samedi. Comme quoi, il faut s'attendre à tout…