"Choose Europe for Science" : l’Europe tend la main aux chercheurs américains

Aux Etats-Unis, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le monde de l'enseignement et de la recherche souffre. L’université Columbia a perdu 400 millions de dollars de subventions fédérales. Johns Hopkins, 800 millions via l’organisme USAID. Harvard fait face à un gel de plus de 2,2 milliards de dollars, ainsi qu’à la suspension de dizaines de millions en contrats publics. Ces grandes universités sont directement ciblées par l’administration Trump, qui conditionne une partie des financements fédéraux à des critères politiques et idéologiques. Le NIH, le grand institut de recherche médicale devrait, lui aussi, subir d’importantes coupes budgétaires. 

C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen lancent l’initiative “Choose Europe for Science”, avec pour ambition de faire de l’Europe un refuge pour les chercheurs. En France, une plateforme dédiée propose déjà jusqu’à 50 % de cofinancement public pour les projets d’accueil. Le programme “Safe Place for Science” de l’université d’Aix-Marseille mobilise 15 millions d’euros pour accueillir une quinzaine de chercheurs américains. Et l'initiative européenne veut aller plus loin encore. 

Mais si l’Europe peut séduire par sa stabilité, sa liberté académique ou encore la qualité de vie, elle peine à rivaliser en matière de salaires et de budgets. Les États-Unis consacrent 3,3 % de leur PIB à la recherche, contre 2,2 % en France. Et les universités françaises, elles aussi, sont confrontées à des restrictions budgétaires : bâtiments vétustes, manque de moyens, personnels sous pression… Autant de réalités qui limitent la portée de cette opération séduction. "Il faut que l'Europe se réveille", lance ce lundi le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe Baptiste.