Du passé, Arnaud Faye a fait table rase, et il a bien raison. Prendre la suite d’Éric Frechon, vingt-cinq ans de Bristol dont quinze couronnés de trois étoiles, constitue en soi un défi suffisant pour ne pas s’embarquer dans la reproduction hasardeuse d’assiettes désormais classiques. Certaines bousculaient les codes, à l’instar de ce gros poireau brûlé garni d’un tartare d’huîtres, pied de nez popu aux dorures. Frechon a quitté le faubourg Saint-Honoré au printemps.
Rien que du neuf, donc, sous la houlette d’un chef meilleur ouvrier de France (MOF) venu de la Riviera - la Chèvre d’Or, à Èze, où il a été remplacé par Tom Meyer. Mais une cuisine de palace, qui tient du défilé de l’ultra-luxe comestible, facturé de manière décomplexée façon attentat au portefeuille. Caviar, homard, turbot, rouget, pigeon, tous nos amis armoriés sont là, dans le menu à 440 € (340 € pour les nécessiteux) ou à la carte. Vous ne risquez pas de glisser sur une sardine ou de vous faire tutoyer par un carré de porc