Hommage à Ben, l’esprit des mots et l’art des sentences

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Le jeune Ben, prêt à révolutionner le monde de l’art. Daniel Templon et Ben lors du vernissage de l'exposition «La Déconstruction de l'œuvre d'art» en 1973. © Courtesy the artist and TEMPLON, Paris —Brussels — New York

L’artiste français d’origine suisse avait le goût de provocation et de la diatribe. Il l’a porté jusque dans ses tableaux où la phrase faisait mouche. À 88 ans, il a suivi dans la mort sa chère épouse Annie. Portrait d’un homme entier et plein de panache.

Ben, c'est une écriture fluide, guillerette même, qui s'inscrit au cœur du tableau, comme la dictée de l'enfant sûr de lui sur le tableau noir. «On est tous fous», «L'art est partout», «Être», «J'écris donc je suis», cet artiste de la philosophie de l'art est mort à 88 ans. Son corps a été retrouvé chez lui par la police. L'entourage de sa famille a déclaré qu'il s'était suicidé suite au décès de sa femme Annie, mardi soir, des suites d'un AVC. D'après une note écrite, une de plus pour ce révolutionnaire du lettrisme, l'artiste a déclaré se donner la mort, «pour la rejoindre», car il ne pouvait vivre sans elle. «Et surtout n'oubliez pas de tomber amoureux» est l'une de ses sentences, signée en bas à droite du tableau noir de ses trois lettres Ben, presque un monogramme. «On est trop seul», avait-il écrit un jour de grand âge, en rouge sur noir.

«Ben, c'est l'adolescence de l'art, une pile d'énergie indomptable et facétieuse, mais aussi un immense contributeur à un art de geste et d'attitude…

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