L’étau se resserre autour d’Israël. L’un des plus éminents écrivains du pays, David Grossman, a utilisé le terme «génocide » pour qualifier la manière dont Israël gère la situation à Gaza.
Sur le front libanais, le ministère de la Santé du Liban fait état de quatre morts dans des frappes israéliennes. Dans le même temps, la Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes ont été tuées par la suite de tirs israéliens. Le Figaro fait le point sur la situation.
Passer la publicitéPour David Grossman, Israël mène un «génocide» à Gaza
Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de «génocide» la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir «le cœur brisé», dans une interview publiée vendredi 1er août dans le quotidien italien La Repubblica.
«J’ai refusé pendant des années d’utiliser ce terme: «génocide». Mais maintenant je ne peux pas m’empêcher de l’utiliser, après ce que j’ai lu dans les journaux, après les images que j’ai vues et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été», dit-il. «Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu’elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d’État génocidaire», assure-t-il.
«Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce qu’il se passe devant mes yeux. «Génocide». C’est un mot avalanche: une fois que tu l’as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance», ajoute l’écrivain, dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l’anglais ou l’italien.
Interrogé sur ce qu’il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: «je me sens mal». «Mettre ensemble les mots «Israël» et «famine», le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l’humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c’est dévastateur», poursuit l’auteur.
Allant à contre-courant du gouvernement israélien, David Grossman affirme rester «désespérément fidèle» à l’idée de deux États, la Palestine et Israël, «principalement parce que je ne vois pas d’alternative», saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l’État palestinien.
Passer la publicité«Je pense que c’est une bonne idée et je ne comprends pas l’hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël», dit-il. «Il est clair qu’il faudra avoir des conditions précises: pas d’armes. Et la garantie d’élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël», a conclu l’écrivain.
Quatre morts au Liban après des frappes israéliennes
Quatre personnes ont été tuées dans la série de frappes israéliennes qui ont visé jeudi soir le sud et l’est du Liban, a annoncé vendredi le ministère libanais de la Santé, sans autre précision.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait affirmé que «les infrastructures» du Hezbollah pro-iranien, dont un «important site de production de missiles», avaient été visées.
11 personnes tuées dans la bande de Gaza
La Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes avaient été tuées vendredi par des frappes aériennes et des tirs israéliens dans le territoire palestinien, dont deux qui attendaient près d’un site de distribution d’aide.
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, cinq personnes ont été tuées dans une frappe aérienne près de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, et quatre autres dans une frappe distincte visant un véhicule à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza. Deux autres personnes ont été tuées et plus de 70 blessées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient de l’aide près d’un centre de distribution alimentaire géré par la Fondation Humanitaire de Gaza (GHF, soutenue par Israël et les États-Unis), entre les villes de Khan Younès et Rafah, a encore déclaré Mahmoud Bassal.
Passer la publicitéD’après l’ONU, 1373 Palestiniens qui attendaient de l’aide ont été tués depuis fin mai, «la plupart» par l’armée israélienne.