Fesneau annonce 80 millions d'euros pour les viticulteurs en crise et a «bon espoir» d’obtenir une dérogation sur les jachères

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a annoncé ce mercredi 31 janvier sur Sud Radio que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d'euros supplémentaires pour soutenir «l'ensemble des régions viticoles qui sont en crise». Des annonces attendues, alors que la déclaration de politique générale du premier ministre, hier, n’a pas convaincu les agriculteurs.

En pleine crise agricole, le ministre a ensuite précisé que l'État prendrait en charge «les intérêts d'emprunt sur l'année 2024» pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté.

Prime à l’arrachage

Le ministre a de même annoncé la mise en place d’une «prime à l'arrachage ou à la restructuration». Cette enveloppe de 150 millions d'euros, «travaillée avec Bruxelles», permettra aux viticulteurs d'arracher temporairement les vignes le temps de restructurer leur exploitation. «Cette prime pourrait être rendue définitive pour motif de diversification agricole», a précisé Marc Fesneau. «Ça peut concerner jusqu'à 100.000 hectares de vignes.»

«Dérogations sur les jachères»

Le ministre, qui se rend cet après-midi à Bruxelles «pour une série d'entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes», a de même déclaré avoir «très bon espoir que la Commission européenne annonce des dérogations sur les jachères ». Les agriculteurs doivent actuellement faire en sorte que 4% de la surface de leur exploitation soit non productive (mise en jachère de terres arables mais aussi mares, haies, bosquets, etc.), ou avoir seulement 3% de surface non productive, mais y ajouter 4% de cultures permettant d'améliorer la biodiversité, dont par exemple les légumineuses.

«J'ai pris la tête d'une coalition de 22 pays sur 27» à cette fin, a-t-il précisé. « À l'heure où en Europe on importe 40 millions de tonnes de céréales - en France nous sommes exportateurs -, se dire qu'il faudrait qu'il y ait des terres totalement improductives, il y a des choses qui sont curieuses », a-t-il expliqué.

Enfin, concernant les importations de produits agricoles ukrainiens, le ministre de l’Agriculture s’est déclaré favorable à l'instauration «d'un quantum d'importation» sur les volailles, les céréales et le sucre.

Le premier ministre devrait s'exprimer «rapidement», «sans doute avant la fin de la semaine» pour faire «de nouvelles annonces», a conclu Marc Fesneau. Ces dernières devraient notamment permettre de faciliter la transmission des exploitations agricoles, a-t-il précisé.