F1, 13 jours 13 nuits, Once Upon a Time in Gaza... Les films à voir et à éviter cette semaine

F1  - À voir

Action de Joseph Kosinski - 2h35

L’histoire se développe autour du retour d’un vétéran brisé qui sort de sa retraite trente ans après un terrible accident pour sauver la mise d’un vieux copain dont l’écurie est menacée par la faillite. Ruben Cervantes, patron de l’Apex Grand Prix, sait qu’en allant chercher son vieil ami Sonny Hayes (Brad Pitt), vieux pilote des années 1990 devenu indépendant loin des paddocks de F1, il risque le tout pour le tout. S’il offre d’abord à un ex-prodige de la Formule 1 la possibilité de reprendre un baquet pour une hypothétique rédemption, il espère surtout que le héros transmettra toute son expérience à une jeune recrue douée mais trop pressée de se faire une place au soleil, le « rookie » Joshua Pearce. F1. Le film repose sur la rivalité entre deux pilotes.

Solide, calme, charmeur, déterminé tout en étant fragile et secrètement handicapé par une vieille blessure, Brad Pitt porte le film sur ses épaules encore musculeuses. Même si l’intrigue semble parfois cousue de fil blanc, il serait malvenu de bouder son vrombissant plaisir. O. D. 

La note du Figaro  : 3/4

Amélie ou la métaphysique des tubes - À voir

Animation de Mailys Vallade - 1h17

Le spectateur plonge dans la vie quotidienne du bébé Amélie, qui découvre la vie sans la moindre émotion. Née au Japon, la petite héroïne d’origine belge y vit avec ses parents, son frère et sa sœur. Son papa y est diplomate. En suivant la prime évolution d’un bébé héroïne tour à tour confrontée à la disparition de sa grand-mère adorée et au départ brutal de sa nounou, avec qui elle entretenait une relation fusionnelle, ce premier long-métrage développe une nouvelle grammaire cinématographique à hauteur d’enfant, tout en instillant des notions matures et philosophiques.

Bâti sur plusieurs niveaux de lecture, Amélie et la métaphysique des tubes peut séduire les adultes comme les petits. Un ensemble tendre et délicat, qui apparaît comme une des plus belles œuvres animées de ces dernières années. O. D. 

La note du Figaro  : 3/4

Once Upon a Time in Gaza - On peut voir

Drame de Tarzan et Arab Nasser - 1h27

Il était une fois Yahya, étudiant indolent qui travaille dans une modeste échoppe de falafels. Son patron, Osama, l’implique dans son trafic de drogue. Gaza est le royaume de la débrouille et des embrouilles. Abou Sami, un flic corrompu, n’entend pas laisser prospérer le business d’Osama sans prendre sa part du gâteau. Une ellipse et deux ans plus tard, Yahya s’est laissé pousser la barbe. Il est engagé pour jouer dans un film de propagande produit par le gouvernement de Gaza. Les producteurs trouvent que Yahya n’a pas le profil d’un héros de film d’action. La fin est beaucoup moins drôle. Ironique et politique. Comme si, à Gaza, personne ne pouvait échapper à une réalité tragique.

Once Upon a Time in Gaza n’est pas un documentaire mais une fiction, et même un film dans le film dans sa seconde partie. Les frères jumeaux gazaouis rappellent que les problèmes des Palestiniens ne datent pas d’octobre 2023. 2007 est une année charnière. É. S.

La note du Figaro  : 2/4

13 jours 13 nuits - On peut voir

Drame de Martin Bourboulon - 1h52

Le 15 août 2021, à Kaboul, les Américains plient bagage. Les talibans sont de retour. Sur leurs Jeep flotte le drapeau blanc orné de slogans islamistes. Une pagaille sans nom règne dans les rues. Au milieu du chaos, seule l’ambassade de France représente un refuge à peu près sûr. Des centaines d’Afghans prennent d’assaut le bâtiment. À l’intérieur, le commandant Mohamed Bida essaie de maintenir un semblant d’ordre. Il accepte d’accueillir une foule de réfugiés. Au loin, il y a l’aéroport. Le but est d’organiser un convoi jusque-là.

Les scènes à faire sont au rendez-vous. Manquent cependant la tension, le suspense. L’action reste un peu monocorde. É. N. 

La note du Figaro  : 2/4

Ange - On peut voir

Comédie dramatique de Tony Gatlif - 1h37

Tony Gatlif (Latcho Drom, Gadjo Dilo, Tom Medina) aura passé sa vie à chanter la musique et la liberté gitane. Son nouveau film Ange n’échappe pas à ses obsessions créatrices. Son personnage principal a la bougeotte chevillée à l’âme. Son prénom est là pour tromper l’ennemi car le bonhomme n’a pas toujours été irréprochable. Ange a la voix grave et veloutée d’Arthur H. Le film commence par une belle séquence introductive. Un ciel chargé de nuages sombres, la pluie en trombe, la campagne à la nuit tombée, et les phares d’un vieux camion qui percent la route. Notre héros, qui revient de loin, surgit d’on ne sait où pour réparer ce qui peut encore l’être dans son existence déchirée. Gatlif filme son itinérance musicale comme celle d’un chercheur d’or en quête de rédemption. La musique tzigane rythme chaque étape. Une jolie Soléa (Suzanne Aubert) montera dans son van, tandis qu’Ange cherche un certain Marco pour le rembourser d’une vieille dette qui lui pèse sur la conscience. La mémoire gitane traverse le film comme les éclairs zébrés d’un bel orage. Arthur H cherche le contretemps, ce rythme provocateur qui ressemble au type qui se lève lorsque les autres restent à genoux. Son film est baigné de fulgurances, de senteurs forestières et de maximes à l’emporte-pièce. Un parfum de liberté, brut et corsé, s’en dégage qui n’est pas désagréable.

O. D.

Le Grand Déplacement - À éviter

Comédie de Jean-Pascal Zadi - 1h23

La Terre est condamnée. Les Africains, comme tout le monde, cherchent une planète B habitable. Dans le plus grand secret, Pierre Blé, Français d’origine ivoirienne, ex-pilote de l’armée de l’air, débarque à Abidjan pour rejoindre la première mission spatiale panafricaine, avec notamment Abdel l’Algérien, musulman pratiquant et Frantz le Guadeloupéen métis qui nie avoir une mère blanche. Avant de partir explorer la planète Nardal, l’équipage s’entraîne. Pierre Blé se fait mal voir en faisant des remarques homophobes et grossophobes.

Dès que la fusée décolle, sur l’air de Africa Unite de Bob Marley, la comédie se crashe. Le Grand déplacement fait du surplace, même quand le vaisseau fonce à la vitesse de la lumière. É. S.