304 milliards de dollars gagnés en une journée : la fortune des milliardaires s’envole après la volte-face de Trump

C’est un revirement aussi brutal qu’inattendu. Une semaine seulement après avoir affolé les marchés avec l’annonce de la mise en place de nouveaux droits de douane massifs, Donald Trump a cette fois provoqué une euphorie boursière. Mercredi 9 avril, en déclarant une pause de 90 jours dans l’application de la majorité de ses mesures protectionnistes, le président américain a fait bondir les indices américains et, avec eux, la fortune des plus grands milliardaires.

D’après Bloomberg, les 500 personnes les plus riches de la planète ont vu leur patrimoine grimper de 304 milliards de dollars en une seule journée (274 milliards d’euros), du jamais vu depuis la création de l’index des milliardaires de Bloomberg en 2012. Le précédent record datait de mars 2022, avec un gain cumulé de 233 milliards de dollars (210 milliards d’euros), après une annonce jugée rassurante de la Fed sur sa politique de taux d’intérêt.

Musk en tête du peloton

Après l’annonce de l’offensive douanière de Donald Trump le 2 avril, Elon Musk avait perdu 35 milliards de dollars en à peine une semaine, plombé par la chute de l’action Tesla et les inquiétudes suscitées par l’escalade commerciale qui s’annonçait. Sa fortune était même repassée sous la barre des 300 milliards de dollars mardi 8 avril. Mais, le lendemain, le patron de Tesla a regagné à lui seul 35,9 milliards de dollars, selon Bloomberg, son patrimoine atteignant ainsi 326 milliards de dollars. À lui seul, le proche conseiller de Donald Trump concentre plus de 10% de l’ensemble des gains des milliardaires observés ce jour-là.

Derrière lui, le patron de Meta Mark Zuckerberg a vu son patrimoine croître de 25,8 milliards, quand la richesse du fondateur d’Amazon Jeff Bezos a gonflé de 18,5 milliards, sa fortune atteignant désormais 210 milliards de dollars. Le patron de la société d’investissement Berkshire Hathaway Warren Buffett, souvent moins exposé aux fluctuations boursières, a tout de même enregistré un gain de 8,1 milliards. À l’inverse, le PDG de LVMH Bernard Arnault est le seul membre du top 10 mondial à avoir vu sa fortune reculer mercredi, en baisse de 5,7 milliards.

Ces gains records s’expliquent par l’envolée de Wall Street, causée par la volte-face de Donald Trump sur les droits de douane imposés aux autres pays - excepté la Chine. À la clôture mercredi, le S&P 500 signait sa meilleure performance depuis 2008 avec une hausse de 9,52%, le Nasdaq grimpait de 12,16% et le Dow Jones de 7,87%. Pour justifier ce retournement de sa politique, Donald Trump a expliqué avoir observé de près l’évolution du marché obligataire et reconnu que «c’est un marché très compliqué» et que son offensive douanière «effrayait un peu» les investisseurs. Il a donc décrété un sursis de 90 jours sur la majorité des droits de douane «réciproques».

Des gagnants également en Asie

Si les grands noms du marché ont été les premiers à profiter de l’embellie boursière, d’autres fortunes plus discrètes en ont également tiré parti. Ernest Garcia II, patron de Carvana, spécialiste américain de la voiture d’occasion, a vu son patrimoine augmenter de 1,4 milliard en une seule journée, soit une hausse de 25%. L’effet Trump ne s’est pas limité à Wall Street. Jeudi matin, les marchés asiatiques ont emboîté le pas de la Bourse de New York, et les fortunes locales aussi. Au Japon, Masayoshi Son, patron du géant des investissements technologiques SoftBank, a engrangé 1,7 milliard de dollars, et Tadashi Yanai, fondateur du groupe de prêt-à-porter Uniqlo, a gagné 3,5 milliards de dollars. En Chine, Zhou Qunfei, l’une des femmes les plus riches du pays, a vu sa fortune progresser de 14,3%.

Toutefois, le bilan reste très négatif pour ces milliardaires sur les derniers jours. La semaine dernière, les 500 plus grandes fortunes mondiales avaient perdu 536 milliards de dollars au cours des deux jours suivant l’annonce des droits de douane de Donald Trump, selon Bloomberg. En décidant de suspendre temporairement ses mesures, Donald Trump n’a pas fait disparaître l’incertitude qui plane encore sur les marchés.