Assemblée nationale : cinq députés à suivre pendant l’examen du budget
Le budget 2025 entame une nouvelle étape de son parcours du combattant. Alors que la physionomie de l’Assemblée nationale est plus défavorable que jamais pour l’exécutif, les débats sur le projet de loi de finances débutent ce lundi dans l’Hémicycle. En fin de semaine, après plusieurs jours de discussions en commission des finances, le texte a été sèchement retoqué par les députés. Un scénario qui pourrait bien se reproduire en séance publique, les oppositions étant largement majoritaires sur la coalition gouvernementale. Voici cinq députés à suivre pendant les débats, qui dureront jusqu’à début novembre au plus tard.
Éric Coquerel (LFI)
L’Insoumis Éric Coquerel sera l’un des principaux acteurs pendant l’examen du budget 2025. Celui qui a réussi à se faire réélire président de la commission des finances en juillet dernier fait partie des plus fervents opposants à la politique macroniste. L’élu de Seine-Saint-Denis, qui compte parmi les plus anciens compagnons de route de Jean-Luc Mélenchon, siège à la Chambre Basse depuis 2017, année où il est entré à la commission des finances. Ces dernières semaines, celui qui plaide pour une politique de relance de la demande n’a cessé de faire parler de lui en réclamant, mi-septembre, que Bercy ne lui remette, comme l’exige la Constitution, les lettres-plafonds du projet de budget. Des demandes qui seront restées lettre morte, malgré ses déplacements en personne à Bercy puis à Matignon.
Charles de Courson (Liot)
Ce chantre de la rigueur budgétaire a réussi, pour la première fois de sa carrière, à se faire élire rapporteur général du budget, en juillet dernier. Ce, alors qu’il appartenait à un groupe d’opposition (Liot). Le centriste, fervent opposant à la réforme des retraites adoptée en 2023, s’est fait remarquer ces dernières années pour ses prises de position très critiques vis-à-vis du pouvoir macroniste. Jusqu’à se faire traiter d’«Insoumis» par le député Renaissance Mathieu Lefèvre, il y a quelques semaines. Spécialiste des finances publiques, doyen de mandat de l’Assemblée - il est député depuis 1993 -, Charles de Courson est passé à neuf voix seulement de renverser le gouvernement d’Élisabeth Borne il y a un an et demi, après avoir déposé une motion de censure «transpartisane». Exercice auquel il pourrait s’essayer à nouveau face à Michel Barnier.
Jean-Philippe Tanguy (RN)
Depuis 2022, Jean-Philippe Tanguy est devenu l'une des pièces maîtresses du dispositif de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale. Tant et si bien qu'il est même devenu son seul voisin de banc, en remplacement de Sébastien Chenu, en juillet dernier. Le député de la Somme, qui siège depuis qu'il est parlementaire à la commission des finances a présidé, lors de la précédente législature, la commission d'enquête parlementaire sur les liens supposés entre les dirigeants politiques et les puissances étrangères. Ancien proche de Nicolas Dupont-Aignan, ce pourfendeur de la «folie bureaucratique française» propose notamment la suppression de plusieurs niches fiscales, et un durcissement de ce que son camp appelle «l’attractivité sociale».
Mathieu Lefèvre (Renaissance)
Le vice-président des députés Renaissance siège à la commission des finances depuis son élection à la Chambre basse, en juin 2022. Conseiller ministériel de Gérald Darmanin au Budget puis à l’Intérieur, l’élu du Val-de-Marne s’est rapidement imposé comme un pilier du camp présidentiel au Palais Bourbon. Co-rapporteur du budget asile-immigration, Mathieu Lefèvre plaide pour le renforcement de la rétention administrative et pour la généralisation de l’interdiction de retour sur le territoire français pour les étrangers sous OQTF. Pressenti pour être ministre du Budget du gouvernement Barnier il y a quelques semaines, il a finalement été écarté au dernier moment au profit de Laurent Saint-Martin. Dans quelques semaines, il sera le co-rapporteur, avec Éric Ciotti, de la très attendue commission d’enquête parlementaire sur la dérive des finances publiques.
Véronique Louwagie (LR)
En juillet dernier, Véronique Louwagie est passée à quelques petites voix de devenir présidente de la commission des finances. Depuis son élection comme députée en 2012, cette experte des dossiers budgétaires s’est imposée comme la référence de la droite sur cette thématique à l’Assemblée. L’élue de l’Orne, qui a défendu en 2023 une résolution visant à durcir l’accès à l’aide médicale d’État (AME), ne cesse de défendre la réduction des dépenses publiques. Et se refuse à toute hausse d’impôt : «Cela ne peut pas être le bon chemin», plaidait-elle récemment dans Le Figaro. Pendant les débats, celle qui occupe depuis 2022 le poste de vice-présidente de la commission des finances devra adopter une position délicate, entre soutien au premier ministre Michel Barnier et discours de fermeté contre de nouvelles taxes.