Deux monstres sacrés du cinéma français. D'un côté Delon, né à Sceaux en 1935, gamin mal aimé mis en pension, enrôlé dans l'armée pour s'émanciper, devenu acteur presque par hasard de retour d'Indochine.
De l'autre, Belmondo, né en 1933 à Neuilly dans une famille bourgeoise, artiste et aimante, élève dissipé mais doué au Conservatoire d'art dramatique, réformé de l'armée, qui débute au théâtre en jouant Anouilh et Feydeau.
Un visage d'ange à la beauté du diable et une gueule de boxeur au charme irrésistible. Delon crève l'écran dans Plein soleil (1960), de René Clément. La même année, Belmondo meurt sous les balles dans À bout de souffle, de Godard. Une star est née. Et le début d'une rivalité plus ou moins amicale, d'un beau duel entre deux fauves, et pas toujours à distance.
C'est Marc Allégret, avant René Clément dans Paris brûle-t-il ? (1966), qui les réunit pour la première fois dans Sois belle et tais-toi (1958). « Nous n'avons que deux petits rôles, mais Alain…