Deux Iraniens ont été arrêtés lundi 16 décembre aux États-Unis et en Italie dans l'enquête sur la fourniture de matériel ayant servi à une attaque de drone meurtrière contre des militaires américains en Jordanie, ont annoncé les autorités judiciaires américaines. Le 28 janvier, une attaque de drone contre la «Tour 22», base logistique située dans le désert jordanien à la frontière avec la Syrie, avait fait trois morts et des dizaines de blessés parmi les militaires américains. Les États-Unis avaient imputé l'attaque à des groupes pro iraniens opérant en Irak et en Syrie et effectué en représailles plusieurs dizaines de frappes contre ces groupes.
Les deux hommes arrêtés sont le dirigeant d'une entreprise iranienne fournissant des systèmes de navigation aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et un Iranien naturalisé américain travaillant pour une compagnie de semi-conducteurs du Massachusetts, a précisé le procureur fédéral Joshua Levy, lors d'un point presse à Boston (nord-est). Le premier, Mohammad Abedininajafabadi, ou Abedini selon la version raccourcie de son patronyme, a été arrêté en Italie à la demande des États-Unis, qui vont réclamer son extradition. Le second, Mahdi Sadeghi, a été arrêté dans le Massachusetts où il réside, selon les mêmes sources.
«Soutien à une organisation terroriste ayant abouti à la mort»
À partir de l'épave du drone utilisé dans l'attaque, les services spécialisés dans l'analyse des explosifs du FBI, la police fédérale américaine, «ont pu relier son système de navigation sophistiqué à l'entreprise de M. Abedini basée en Iran», a expliqué le procureur. Ce dernier est donc inculpé de «soutien à une organisation terroriste ayant abouti à la mort», a-t-il indiqué. Les deux hommes sont de plus poursuivis pour violation de la loi américaine sur les exportations de matériel sensible, a-t-il ajouté. Ils sont accusés d'avoir créé une société-écran en Suisse pour contourner ces lois.
Le 28 janvier, une attaque de drone contre la «Tour 22», base logistique située dans le désert jordanien à la frontière avec la Syrie avaient fait trois morts et des dizaines de blessés parmi les militaires américains. Les États-Unis avaient imputé l'attaque à des groupes pro iraniens opérant en Irak et en Syrie et effectué en représailles plusieurs dizaines de frappes contre ces groupes.