Les investisseurs saisis par la peur du vide face au départ programmé de Warren Buffett

Les actionnaires de Berkshire Hathaway, la société d’investissement dirigée par Warren Buffett, ont été habitués à ce que le titre surperforme largement l’indice S&P500. Ils ont des raisons d’être désarçonnés par la situation actuelle : depuis début mai, le titre affiche un recul de plus de 14%, alors que le S&P500 engrange 10% !

Il y a trois jours, Berkshire a dû comptabiliser une provision de 3,8 milliards consécutive à un investissement dans Kraft Heinz. Mais ce n’est pas suffisant pour expliquer la contreperformance. D’autant que « le résultat d’exploitation de l’entreprise, hors fluctuations de change, a enregistré une hausse de 8% au deuxième trimestre », précise le Financial Times.

Passer la publicité

Le successeur déjà désigné

En réalité, les investisseurs sont saisis par la peur du vide : le 4 mai, Warren Buffett, qui aura 95 ans à la fin du mois, a annoncé qu’il allait passer la main à la direction opérationnelle de l’entreprise. Greg Abel, vice-président de Berkshire Hathaway depuis 2021, deviendra directeur général le 1er janvier 2026. Depuis cette annonce, l’action de la société d’investissement dévisse.

Il est vrai que Warren Buffett, surnommé « l’oracle d’Omaha », ville où il est né et d’où il dirige l’entreprise depuis qu’il en a pris les rênes en 1970, est réputé être l’un des investisseurs les plus pertinents au monde. Il a transformé Berkshire Hathaway, une petite PME présente dans le textile, en un mastodonte financier qui affiche une capitalisation boursière de plus de 1000 milliards de dollars !

Greg Abel a-t-il le même talent que Warren Buffett pour dénicher les entreprises sous-valorisées ? Que va-t-il faire de la montagne de cash – plus de 340 milliards de dollars – logée dans l’entreprise ? Les interrogations – ou les motifs d’inquiétude – ne manquent pas pour les actionnaires de Berkshire Hathaway. Ils ont cependant une raison d’être rassurés : Warren Buffett ne va pas totalement les abandonner, puisqu’il conservera le poste de président du conseil d’administration de l’entreprise.