Global Sumud Flotilla : « Si nous perdons le contact avec nos bateaux, nous paralyserons toute l’Europe », préviennent les dockers de Gênes
Le Collectif autonome des travailleurs des ports (Calp), affilié à l’Unione Sindacale di Base (USB), classée en Italie à l’extrême gauche, qui regroupe une partie des dockers italiens, a menacé de « paralyser toute l’Europe » et de bloquer toutes les cargaisons vers Israël si la communication avec la Global Sumud Flotilla, ces 25 navires chargés d’aide humanitaire à destination de Gaza, était interrompue.
« Si nous perdons le contact avec nos bateaux, avec nos camarades, ne serait-ce que vingt minutes, nous paralyserons toute l’Europe », a fait savoir l’organisation syndicale depuis Gênes, l’un des deux plus grands ports commerciaux d’Italie. L’USB-Calp s’est déclarée « prête à se mobiliser pour défendre la flottille. Les travailleurs peuvent jouer un rôle décisif… Nous devons être prêts à réagir par tous les moyens de lutte à notre disposition ».
Depuis 2010, toutes les missions de flottilles humanitaires ont été interceptées ou attaquées par les forces israéliennes. Outre des militants (dont la Suédoise Greta Thunberg), des journalistes (dont un de l’Humanité) et des responsables politiques, la flottille transporte également de l’aide humanitaire. L’expédition qui a pris la mer dimanche 31 août, compte une vingtaine de navires transportant des délégués d’au moins 44 pays (bien que certains aient été contraints de faire demi-tour en raison du mauvais temps).
Les dockers à l’avant-garde de la solidarité avec Gaza
Au Brésil, la Fédération nationale des travailleurs du pétrole (FNP) porte également ses efforts sur cette expédition demandant au président Lula de garantir la sécurité des ressortissants brésiliens embarqués. « Il est inacceptable qu’une force d’invasion empêche des civils en mission humanitaire d’atteindre Gaza pour acheminer de l’aide à des millions de personnes exposées à la famine par la politique israélienne », souligne le syndicat.
Un peu partout, les travailleurs dans les ports, les salariés se mobilisent depuis de nombreuses années contre le blocus imposé à Gaza à partir de 2007. C’est le cas en France comme le rappelle Tony Hautbois, le secrétaire général du syndicat CGT de ports et docks, joint par l’Humanité. « Nous avons organisé des arrêts de travail en 2023, des collectes pour la Palestine en 2024. Nous avons également participé à des actions avec le Conseil européen des dockers (EDC). À chaque fois que l’on a connaissance de conteneurs suspects ou de chargements d’armes, nous jouons notre rôle comme cela a été le cas il y a quelques semaines à Fos-sur-Mer. Nous restons très vigilants et mobilisés au quotidien. Le problème, c’est qu’il y a un manque de coordination dans les initiatives qui se développent y compris au sein de la confédération. » Pour le responsable syndical, c’est également le cas avec l’appel lancé à Gênes. « On salue ce qui se fait, on partage mais on aurait dû en discuter en amont pour pouvoir le coordonner et élargir le mouvement. »
La flottille permet de rendre visible de façon pérenne la situation à Gaza via les réseaux sociaux. Il convient maintenant d’utiliser cette mise en perspective pour forcer Israël à mettre un terme au génocide avec l’application de sanctions économiques et obtenir la suspension de l’accord d’association avec l’Union européenne.
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