«Il faut que le gouvernement choisisse son camp». Au lendemain du vote de la motion de rejet sur la loi Immigration, Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, invité de la matinale de LCI, a reproché au gouvernement une position ambiguë sur le sujet. «Le gouvernement touche à la limite du "en même temps"», a pointé le chef de file des députés LR, reprochant à l’exécutif d’avoir vidé de sa substance, en commission des Lois, le texte voté par le Sénat. «On ne peut pas faire un texte qui tente de durcir les règles, et tout défaire en commission des Lois en s'appuyant sur la Nupes et la France insoumise !», a-t-il souligné.
Après plusieurs jours de suspense, les élus RN et LR ont voté lundi la motion de censure présentée par l'écologiste Benjamin Lucas. L'Assemblée nationale a retoqué le texte de Gérald Darmanin, à 270 voix pour et 265 contre, dont 62 députés LR. Olivier Marleix juge que le texte du gouvernement comporte «un défaut originel» avec «des mesures inacceptables», en particulier «les régularisations massives d'étrangers». «500.000 étrangers, soit l'équivalent d'une ville comme Toulouse, ont été accueillis en France cette année. C'est 3 fois moins d'étrangers expulsés que sous Sarkozy», a déclaré le président du groupe LR, imputant directement cette responsabilité au ministre de l'intérieur Gérald Darmanin. «Quand le cancre de la classe dit : demain je serai le meilleur, faites-moi confiance, on a le droit d'être circonspect», a ajouté Olivier Marleix.
«Monsieur Darmanin a détricoté le texte du Sénat par une alliance Renaissance-France insoumise», a justifié le président du groupe LR, jugeant que le ministre de l’Intérieur tient un «double langage permanent» sur le sujet de l'immigration. «On a ne peut pas être un texte de gauche et de droite à la fois, sinon c'est de la bouillie», a-t-il déclaré.
«Tout cela est absolument incohérent», a-t-il encore insisté. «Peut-être qu'il (Gérald Darmanin) n'a pas les mains libres, peut-être que le président Macron lui impose ce "en même temps"», a-t-il suggéré, jugeant que, le cas échéant, l’hôte de Beauvau devait «prendre ses responsabilités». Dimanche dans Le Parisien, Gérald Darmanin avait affirmé qu’Olivier Marleix utilisait la loi Immigration pour régler des comptes avec lui. «Il n'est pas contre le texte, mais dans une obsession personnelle contre moi», avait déclaré le ministre. «Il me déteste».