Par quel mystère le flamboyant Viktor Orban, qui exigeait en 1989 «le retrait sans délai des troupes russes» au nom de la souveraineté hongroise, a-t-il pu devenir l’homme qui trahit la cause de l’Ukraine attaquée par Poutine? Les observateurs hongrois peinent à résoudre l’énigme vu le brouillard qui entoure la relation russo-hongroise.
«Nous pouvons dater la volte-face de décembre 2009, date à laquelle Orban, chef du principal parti d’opposition Fidesz, va à Moscou pour voir Poutine. Mais nous ne savons pas ce qui y fut discuté, car rien n’a jamais filtré» explique Stefano Bottoni, chercheur à l’université européenne de Florence, qui note qu’en 2014, un gigantesque remaniement expulse du ministère des Affaires étrangères hongrois toutes les équipes qui avaient mené l’intégration dans l’Otan et l’UE.
Solidarité face à l’Ouest
Malgré le secret persistant qui entoure la relation Moscou-Budapest, quatre dimensions permettent d’éclairer le mystère. La première, pense Mate Botos, historien hongrois, qui défend la position…