Les décrets Trump : des provocations boomerang ?
« Rejeter le fascisme », « Défendre la démocratie » : dans toutes les grandes villes des États-Unis, des manifestants crient leur opposition absolue à Donald Trump et à son âme damnée, Elon Musk. À la tête de son « Department of Government Efficiency » (Doge) – ce gouvernement fantôme créé par décret au nom de « l’efficacité gouvernementale » –, le multimilliardaire, hors de tout contrôle du Congrès, taille et tranche tous azimuts au mépris des conséquences de ses colossales coupes budgétaires, de ses suppressions de postes massives comme de ses violations de données privées.
À ce jour, certes, le mouvement Build the Resistance reste très minoritaire, tant est encore forte la sidération, sinon la peur, dans le camp des adversaires du pouvoir en place. Dans le même temps, des réactions inattendues se font jour, comme les critiques de la politique migratoire de Trump par la Conférence des évêques catholiques américains, pourtant peu connue pour son progressisme. On peut imaginer que les outrances phénoménales du criminel de la Maison-Blanche – « le mal incarné » (Robert De Niro) – et l’extrême brutalité des mesures de son acolyte au salut nazi vont peu à peu susciter des ripostes de plus en plus larges dans la société américaine.
En revanche, sur le plan international, se multiplient d’ores et déjà les prémices d’un effet boomerang de la stratégie révoltante et totalement irresponsable de Trump. Qu’on en juge. Les principaux dirigeants du monde arabe – dont le dévouement à la cause palestinienne n’est pourtant pas l’obsession première – sont unanimes à rejeter la prétention ubuesque du président américain concernant la Palestine en général et les Gazaouis en particulier – véritable incitation à commettre un crime contre l’humanité ! Tout alliés stratégiques de Washington que soient ces pays, à commencer par l’Arabie saoudite, leur peuple n’accepterait pas une telle soumission au pire parrain de Netanyahou : Trump n’obtiendra pas le ralliement, naguère quasiment acquis, de Riyad aux accords d’Abraham ! Au Canada, menacé de sanctions économiques, voire d’annexion, un boycott des produits américains se met en place.
Même dans la très atlantiste Union européenne, mis à part chez les alliés directs de Trump, comme l’Italienne Meloni ou le Hongrois Orban, le désarroi s’amplifie au fil des provocations américaines, jusqu’à la très opportuniste présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui, face à une opinion publique de plus en plus scandalisée, se sent contrainte d’élever le ton en promettant de « répondre avec fermeté » à Washington en cas de surtaxe des exportations européennes. Quant à la cheffe du gouvernement du Danemark, soutenue par ses trois homologues scandinaves, tous pourtant membres zélés de l’Otan, elle est vent debout contre Trump et sa prétention colonisatrice sur la région autonome du Groenland, allant même jusqu’à renforcer ses installations militaires dans l’Arctique et en Atlantique Nord !
Plus généralement, Trump est en train de miner le « soft power » américain – qui joue un si grand rôle dans le rayonnement des États-Unis dans le monde – en piétinant les accords de Paris sur le climat, en quittant l’Organisation mondiale de la santé, en sanctionnant la Cour pénale internationale… et en gelant 64,7 milliards de dollars d’aide internationale à 158 pays, entraînant des effets dévastateurs pour les populations les plus fragiles, en Afrique, en Haïti, en Afghanistan ou en Ukraine ! Les réactions à ce crime sont à la mesure du cynisme de son auteur, dont les trois critères de l’aide seront dorénavant, selon Musk, qu’elle rende « l’Amérique plus sûre, plus forte et plus prospère » ! Trump, « Ton bras est invaincu, mais non pas invincible (1) » !
(1) « Le Cid », de Pierre Corneille, acte II, scène 2.
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