Guerre en Ukraine : la Russie et la Biélorussie exclues de la hausse américaine des tarifs douaniers
La liste des pays et territoires concernés par l’augmentation des droits de douane décrétée cette nuit par Donald Trump comporte quelques incongruités. Les départements ultramarins français ne sont pas autant taxés que la métropole, les Îles Heard et McDonald, bien qu’inhabitées, le sont à 10%, tout comme le Territoire britannique de l’océan Indien, peuplé uniquement... de soldats américains. En revanche, le nom de deux pays au centre de l’actualité de ces dernières années ne figure pas dans la liste : la Russie et la Biélorussie. Contrairement à l’Ukraine. En pleines négociations sur l’arrêt de la guerre, Donald Trump a donc choisi d’épargner deux des protagonistes.
Interrogée à ce sujet par le média américain Axios, la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué que les sanctions existantes à l’encontre de ces deux pays empêchaient déjà «tout commerce significatif». Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, les États-Unis ont infligé de lourdes sanctions économiques et financières à la Russie et à la Biélorussie, ainsi que des restrictions commerciales, dont un embargo sur les importations de pétrole, de gaz et d’autres hydrocarbures, ainsi que des mesures tarifaires indirectes, dont des tarifs douaniers élevés sur les biens provenant de pays qui achètent du pétrole ou du gaz russes. D’après Axios, la valeur des échanges commerciaux entre les États-Unis a chuté d’environ 35 milliards de dollars en 2021 à 3,5 milliards de dollars en 2024.
Ménager Vladimir Poutine en vue des négociations ?
Cet argument avancé par Karoline Leavitt n’a pourtant pas empêché Donald Trump d’imposer des droits de douane à des territoires comme Brunei ou Maurice, qui n’ont quasiment pas d’échanges commerciaux avec les États-Unis, souligne Axios. Mais la porte-parole de la Maison Blanche argue que des pays comme Cuba et la Corée du Nord étaient également exclus de la liste en raison des sanctions déjà élevées à leur encontre.
En réalité, l’administration Trump a certainement voulu ménager la Russie dans le cadre des négociations en cours sur l’Ukraine. Ces derniers jours, le président américain souffle le chaud et le froid à ce sujet. En mars dernier, il avait évoqué la possibilité d’assouplir certaines des sanctions, notamment celles sur le pétrole russe. Mais en début de semaine, frustré par l’impasse des négociations, il a menacé la Russie d’imposer des droits de douane secondaires sur le pétrole et s’est dit «furieux» contre Vladimir Poutine. À Axios, Karoline Leavitt a également précisé que la Russie pourrait encore faire face à des «sanctions supplémentaires plus fortes».