C’est vendredi 13 ! Peur du chiffre 4, fenêtres de sorcière, s’asseoir sur sa valise... Les superstitions les plus insolites dans le monde
Croiser un chat noir, briser un miroir, passer sous une échelle ... En France, les superstitions s’invitent dans les gestes du quotidien. Près de 30 % des Français se considèrent comme superstitieux, une proportion en hausse de 7 points depuis 1990, selon une récente étude de l’IFOP. Ces pratiques dépassent largement nos frontières car, de l’Allemagne aux États-Unis en passant par la Chine, chaque pays entretient ses propres croyances, parfois amusantes, parfois étonnantes. En ce vendredi 13, explorons les croyances qui marient chance et malchance.
Des fenêtres pour chasser les sorcières aux États-Unis
Qu’elles hantent vos écrans ou restent des figures lointaines, les sorcières tissent autour d’elles un voile de mystère qui alimente d’innombrables légendes. À la télévision, Ma sorcière bien-aimée ou Buffy contre les vampires, ont captivé l’imaginaire du grand public. Aux États-Unis, ces croyances prennent même forme dans certains détails architecturaux. Dans le Vermont, un État du nord-est où 75 % du territoire est couvert de forêts, certaines maisons se distinguent par des fenêtres inclinées à 45 degrés, appelées «witch windows» ou «fenêtres de sorcières». Selon une superstition locale, ces fenêtres atypiques les empêcheraient d’entrer...
La tétraphobie en Asie du sud-est
En France, le chiffre 13 est souvent considéré comme porteur de mauvais augure, alors qu’en Asie du sud-est, c’est le chiffre 4 qui inspire la méfiance. Très répandue en Chine, cette aversion pour le 4 porte même un nom : la tétraphobie. Cela s’explique par la prononciation du chiffre qui ressemble au mot «mort» en mandarin. Ce numéro est souvent évité, et parfois l’étage correspondant est tout simplement supprimé dans les hôtels ou les immeubles. C’est le cas à Hong Kong, où le gratte-ciel The Arch omet tous les étages commençant par le chiffre 4, de 40 à 49, et passe directement du 39e au 50e. Même constat à Taïwan ou encore en Corée du Sud. «Ces derniers, à l’inverse, vénèrent d’autres chiffres : le 8, notamment, car il symbolise l’abondance et la richesse», explique David Boursaly, consultant français ayant vécu plusieurs années en Chine, lors d’un entretien paru dans le magazine Géo.
40 ans, l’âge qu’on ne célèbre pas en Ukraine
En Ukraine, fêter ses 40 ans pourrait, selon la superstition, attirer le mauvais sort. Une croyance héritée du Moyen Âge, époque où l’on attendait 40 jours avant d’enterrer un défunt, au cas où… il reviendrait à la vie. Pour les femmes qui souhaitent trouver le grand amour, certaines précautions sont de mise. Il est notamment déconseillé de balayer le sol autour d’elles lors d’événements importants, un geste considéré comme un mauvais présage pouvant provoquer un célibat prolongé. De même, s’asseoir à un coin de table est vu comme un signe d’isolement ou de malchance en amour.
En Espagne, on ne se marie pas un mardi
On connaît l’Espagne pour son patrimoine, ses églises sur le chemin de Saint-Jacques e Compostelle, son soleil sur la Costa Brava, ses corridas et son flamenco endiablé, qui séduisent des millions de visiteurs chaque année. Mais le pays recèle aussi des croyances inattendues. Par exemple, se marier un mardi pourrait, selon la tradition, porter malheur… Cette croyance remonte à l’Antiquité, quand mardi était le jour consacré à Mars, le dieu romain de la guerre. Les Romains évitaient ce jour-là pour se marier, signer des contrats ou même prendre la mer, convaincus que Mars, protecteur des conflits, retirait sa faveur ce jour-là. C’est d’ailleurs dans la péninsule ibérique que les superstitions restent les plus enracinées en Europe, avec 60 % des habitants qui y sont sensibles, selon une étude réalisée en 2017 par le site de réservation Last Minute. Un détail à garder en tête si vous prévoyez de sceller votre union dans ce pays.
S’asseoir sur ses valises, un porte-bonheur russe ?
Et si, avant de partir, vous faisiez une courte pause... Assis sur vos valises ? En Russie, ce geste tient du rituel porte-bonheur, censé éloigner les tracas du voyage. Il puise son origine dans une ancienne croyance slave liée au domovoï, un esprit protecteur de la maison, qui veille sur les habitants et leurs déplacements. Le rituel permettrait de recevoir ses dernières recommandations avant le départ et de désorienter les mauvais esprits susceptibles de perturber le périple. Un geste qui continue de rythmer les départs dans de nombreux foyers russes. Un peu comme dire «bon voyage» ou «croiser les doigts» en France.