«On confisque leur téléphone, elles en récupèrent un autre» : contre la prostitution des mineures placées, les bonnes âmes s’épuisent

Ce matin de novembre 2024 à 6 heures, la famille H. dort quand la sonnette résonne. Hagarde, Samia H., 39 ans, ouvre la porte et, en quelques minutes, une escouade de policiers se fraie un chemin, menotte sa fille Ilona, 15 ans, l’emmène au commissariat. C’est la BRP, la Brigade de répression du proxénétisme de Marseille. «À moi, on me parle pas, on m’explique pas.» Comme Ilona est mineure, sa mère doit signer chacune de ses dépositions. «Et là, vision d’horreur...» En une matinée, sans que les mots ne lui soient dits à elle, Samia H. a découvert la vérité sur les trois ans de placement de sa fille dans les foyers de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Six mois plus tôt, une juge des enfants de Marseille y avait mis un terme, émue par un courrier conjoint de Samia et d’Ilona demandant un retour de cette dernière à la maison.

Tout ce qu’Ilona a tu à Samia depuis qu’elle est rentrée, «agressive, insolente, très différente», s’étale en noir sur blanc. À son arrivée au foyer à 12 ans, cette brune au regard vert, qui encore aujourd’hui ressemble à une enfant, a été livrée à des hommes par des «grandes» placées au même endroit. Puis elle a continué de son propre chef via Coco - site rendu célèbre par l’affaire des viols de Mazan, fermé depuis - pour…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 88% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous