Mercredi 2 avril, l’équipe archéologique de la ville de Vienne en Autriche et l’entreprise de fouilles Novetus, ont annoncé l’identification d’environ 150 squelettes datant du Ier ou IIème siècle après J.-C. Découvert au mois d’octobre 2024, sous l’emplacement d’un terrain de football en rénovation, ces ossements ont été grossièrement entassés dans une fosse commune creusée à l’époque de l’Empire Romain. Quelques objets ont également été retrouvés à proximité comme des poignards, des armures en écailles ou des clous de chaussures. L’exhumation de squelettes de cette période est « extrêmement rare, car les Romains pratiquaient la crémation en Europe jusqu’au IIIe siècle après J.-C. » précisent les spécialistes dans un communiqué de presse.
Des soldats romains enterrés hâtivement à la suite d’une défaite
D’après l’expertise des archéologues, les squelettes seraient des hommes âgés de 20 à 30 ans, blessés au niveau du torse, du crâne ou du bassin. Pour les chercheurs, ces dépouilles seraient à des soldats romains morts à la suite d’un « événement catastrophique qui s’est déroulé dans un contexte militaire ». La variété des types de blessure, laisse aussi penser que ces combattants ont péri « sur le champ de bataille et non sur un lieu d’exécution ». Enfin, la disposition des corps, entremêlés les uns aux autres, indique que les morts ont été « recouverts hâtivement de terre » ce qui renforce l’hypothèse d’un désastre militaire.
Grâce à l’analyse au carbone 14, les archéologues ont pu dater plus précisément les restes d’ossements humains ainsi que les objets. Les analyses ont révélé que ces hommes ont probablement été tués entre 80 et 230 après J.-C. Pour les historiens, ces combattants sont probablement morts sous le règne de l’empereur Domitien (81 après J.-C. à 96 après J.-C.). Ce dirigeant romain est connu pour avoir lancé plusieurs expéditions militaires dans la région du Danube. Il est possible que le combat se soit déroulé après l’agrandissement du camp de légionnaire de Vindobia située à quelques kilomètres de la fosse commune. L’équipe d’archéologues poursuit encore ses recherches, afin d’étudier les conditions de vie et l’origine de chaque soldat mais aussi le sous-sol du lieu.