Trois jours. C’est le temps qu’il reste à la direction de l’Opéra de Paris et aux syndicats pour s’entendre et lever le préavis posé sur les représentations des 23, 25 et 31 décembre. Soit quatre Casse-Noisette à Bastille et quatre soirées Jiri Kylian à Garnier. «Les danseurs exagèrent et se tirent une balle dans le pied», entend-on ici et là. L’analyse mérite plus de subtilité: les danseurs du ballet de l’Opéra de Paris sont certes les mieux lotis des danseurs en France, ne serait-ce que parce qu’ils touchent leur pleine retraite à 42 ans et demi, âge auquel on les «met dehors» puisque la danse classique exige une souplesse et une vigueur athlétiques que les années usent.
Cependant, à l’intérieur même de l’Opéra de Paris, les danseurs sont la catégorie artistique la moins bien payée. Parce qu’ils rentrent à 18 ans et finissent à 42 et demi, contrairement au reste des artistes qui entrent plutôt à 28 et terminent à 60 ou 62, fait valoir la direction. Mais c’est aussi la catégorie d’artiste…