Droits de douane : pas d'exemption pour le vin, confirment l'UE et les États-Unis

La filière vins et spiritueux française exporte près d’un quart de sa production aux États-Unis et espérait obtenir des exemptions. Mais ses espoirs ont été douchés : le niveau des droits de douane restera bien à 15%, comme pour les voitures, la pharmacie, ont confirmé jeudi 21 août, dans un communiqué commun, l'UE et l'administration Trump.

Pour le secteur automobile, c’est en réalité un sacré mieux, car, depuis avril, il était soumis à une surtaxe de l’administration Trump à 27,5%. De quoi satisfaire les Allemands qui vendent leurs berlines outre-Atlantique et qui ont beaucoup œuvré auprès de Donald Trump pour ménager leur industrie automobile. Toutefois d’autres États membres comme la France ou l’Italie vont aussi y gagner, ainsi que les sous-traitants automobiles éparpillés dans un grand nombre de pays de l’Union.

Le "meilleur accord possible"

L’Union européenne assure qu’il s’agit du "meilleur accord possible". Face aux menaces commerciales du président américain, elle répète qu’il n’y avait pas meilleure option puisque la plupart des marchandises européennes subiront certes des droits de 15% à leur entrée aux États-Unis, mais que ce taux est à comprendre "tout compris", c’est-à-dire qu’ils intègrent les taux préexistants. Pour illustrer, un expert de la Commission a pris l'exemple des fromages, aujourd'hui taxés à hauteur de 14,9%. À l'avenir, les camemberts et les goudas européens ne subiront qu'une hausse de 0,1%, pour atteindre à 15%. L’application de ces nouvelles dispositions sera normalement rétroactive au 1er août, date de l’accord initial, à condition que l’Union européenne introduise un texte de loi pour réduire ses propres taxes douanières. Ce qu’elle a promis de faire au plus vite. On rappelle aussi qu’en plus de ces droits de douane qu’elle se voit imposés, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux États-Unis.

Mais l’Union européenne veut encore croire que des exemptions peuvent être arrachées aux Américains et c’est aussi ce que laisse entendre Laurent Saint-Martin, le ministre délégué au Commerce extérieur français. Il écrit dans un message sur le réseau social X : "L’histoire n’est pas finie et l’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles". Cela n’est toutefois pas gagné vu la façon dont Donald Trump souffle le chaud et le froid depuis des mois, et que surtout, il y a une nouvelle donne peu propice à un geste de Washington. Cet accord commercial intervient alors que les Européens cherchent par tous les moyens à peser dans les discussions extrêmement difficiles autour de l’avenir de l’Ukraine. Et ils, ont sur le terrain politique, beaucoup de mal à se faire entendre.