Ligue des champions : à Munich, l'excitation monte pour les fans du PSG, le stress aussi

L'espace d'un week-end, Munich, capitale de la Bavière allemande, se transforme en capitale footballistique de l'Europe, voire du monde. Les fans de ballon rond de la planète entière vont avoir les yeux rivés sur la ville où se déroule la finale de la Ligue des champions qui oppose, samedi 31 mai, le PSG à l'Inter Milan.

Aux abords de la gare centrale, la langue allemande fait de plus en plus place à l'italien et un peu au français. Pour les supporters qui se sentiraient dépassés, des journaux sont vendus offrant tout ce qu'il y a à savoir sur les événements du week-end, le tout dans la langue de Molière et Dante. Sur les murs et les écrans, des publicités font la promotion de la finale à venir tandis que plusieurs bars vantent la diffusion du match.

Un peu au nord, la Königsplatz a été barricadée, ceinte de longs grillages gris. Dans moins de 24 heures, elle accueillera la fan zone dédiée aux supporters du PSG. Sur une idée de Napoléon, elle avait été conçue pour imiter les merveilles de la Grèce antique. Mais pour le moment, tout reste encore à construire avant d'accueillir les 23 000 Parisiens qui pourront se chauffer entre 11 h et 16 h avant de se diriger vers l'Allianz Arena. En attendant, les locaux contournent le chantier paisiblement, la finale ayant forcément moins de saveur à leurs yeux, privée de la présence du Bayern Munich, tombé des mains du Barça en quart de finale.

"30 ans qu'on est inquiets"

Tony et Benjamin, respectivement 35 et 32 ans, sont déjà là en repérage. Arrivés la veille à Munich, il était hors de question pour les deux frères de rater la finale.

"Juste parler aux journalistes, on est stressés", rigole Tony. "Tous les ans, c'est la bonne mais cette année un peu plus…"

"On est inquiets depuis 30 ans mais là on est prêts à aller chercher cette étoile et cette coupe", reprend son petit frère. "Il y a un vrai groupe derrière Luis Enrique, un vrai collectif et un club soudé capable d'aller chercher la victoire."

Un peu plus loin, c'est Jacob qui est également venu faire du repérage. S'il vit depuis 14 ans à Varsovie, il reste un Parisien de cœur. Il se déplace régulièrement pour voir jouer son équipe préférée, comme à Liverpool en mars dernier. Celui qui dit "être né footballistiquement avec PSG – Real Madrid en 1993" attend sereinement le match.

 

"Pas de meilleure ville que Munich pour cette finale"

"Je suis sur un nuage. Je suis heureux. Je veux profiter d'être là", explique-t-il. "Notre entraîneur a fait un truc magnifique. On a viré les vieilles stars et on a une équipe de petits jeunes qui en veulent. Le début était compliqué mais depuis Manchester City, on va crescendo et on n'est vraiment pas loin."

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Jacob est venu avec sa fille de 18 ans pour assister à la finale. "Je l'ai mise dans le bain depuis sa naissance. C'est chouette de partager ça avec elle", sourit-il. "Franchement, on n'aurait pas pu souhaiter meilleure ville que Munich pour une finale."

Constatant le manque d'ambiance à la future fan zone parisienne, il se dirige vers l’Olympiapark, au nord de Munich, où l'UEFA organise un festival dédié à la finale. Ironie du sort, c'est là que le rival honni du PSG, l'Olympique de Marseille, avait décroché en 1993 la seule Ligue des champions française à ce jour.

 

 

Le festival de la Ligue des champions

Dans une ambiance de kermesse, le festival met à l'honneur l'ensemble des sponsors de la Ligue des champions et offre le plein d'activités aux fans en goguette : tournoi de foot avec des légendes, cuisine locale et diverses boutiques... Les supporters ont également la possibilité de se prendre en photo avec une réplique géante de la coupe, derrière une table de conférence de presse ou avec leurs équipes préférées. Mais le cliché le plus recherché est celui avec la Coupe aux grandes oreilles pour lequel il faut faire la queue sur plusieurs centaines de mètres.

Dans la foule de ce théâtre de verdure, beaucoup de locaux avec des maillots du Bayern Munich. Les T-shirts nerazzurri de l'Inter Milan sont clairement en surnombre par rapport à ceux du PSG. D'ailleurs, lorsque le DJ appelle les Parisiens à se manifester, la réaction est timide, au contraire de celle des Italiens.

Conséquence, ceux qui arborent le maillot rouge et bleu sont traqués par les journalistes et s'amusent beaucoup de devoir enchaîner les interviews. À l'image de Jacob mais aussi de Charles : "On est arrivés un peu en avance pour profiter de l'ambiance et de la ferveur qui commence à régner", explique le jeune homme de 35 ans. "On voit nos adversaires en train d'arriver. Il y a de l'excitation qui monte mais aussi du stress."

D'autres se font plus discrets, à l'image de Nick venu de Géorgie. Fan de Khvicha Kvaratskhelia, la recrue phare du mercato hivernal parisien, pour des raisons évidentes, il a finalement été séduit par le PSG de Luis Enrique.

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"Ils ont été très convaincants cette année. On y croit !", se réjouit le Géorgien.

Personne parmi les supporters présents n'imagine autre chose qu'une victoire, facile ou difficile, du Paris Saint-Germain.