«On savait que ça ne fonctionnerait pas» : la sombre histoire de la route solaire de Ségolène Royal à 5 millions d’euros
Dans cette série d'articles, Le Figaro se lance à la recherche de millions perdus, gaspillés dans des projets inutiles ou mal dimensionnés, alors même que les finances publiques sont exsangues.
Au-dessus de la route solaire de Tourouvre-au-Perche (Orne), le ciel normand fait grise mine. Ce lundi 27 mai 2024, sur la route départementale 5, les panneaux solaires sont décollés du macadam entre deux averses, 7 ans seulement après leur installation. Ce jour-là, une «expérimentation» lancée tambour battant, et dans laquelle des millions d’euros ont été déversés, prend fin en catimini.
Retour en arrière. Le 22 décembre 2016, la météo n’est guère plus clémente. Seul le manteau rose fuchsia de Ségolène Royal détonne dans ce paysage hivernal du Perche. Pas de quoi décourager la ministre de l'Environnement du gouvernement Cazeneuve, qui défile, rayonnante, sur la rue du général de Gaulle à la manière d’une mannequin sur un podium de la fashion week. Le bruit de ses talons contre les pavés photovoltaïques et le crépitement des appareils photos parfont le tableau. Pour l’occasion, une armada de journalistes est venue, pour quelques heures, gonfler la population de Tourouvre-au-Perche, village de 3000 habitants situé à une vingtaine de kilomètres au sud de L’Aigle, dans l’Orne.