Espagne : près de Madrid, les civils ukrainiens se préparent au combat
Alors que la guerre entre dans sa troisième année le 24 février, l’armée ukrainienne réclame 500 000 soldats supplémentaires pour compenser ses pertes et soulager l’usure de ses troupes sur le terrain. Mais cette requête se heurte au pouvoir politique à Kiev. Un projet de loi controversé sur la mobilisation reste bloqué au Parlement depuis plusieurs semaines.
Des civils ukrainiens continuent, cependant, à se mobiliser pour servir leur pays, et la plupart n’ont aucune expérience militaire. Pour les entraîner, Kiev peut compter sur la Mission d’assistance militaire de l’UE en soutien à l’Ukraine (Eumam) – un programme de formation mis en place par l’Union européenne en octobre 2022. Quelque 35 000 soldats ont déjà été formés dans l’un des 24 pays participant à cette mission.
Nous nous sommes rendus dans l’un de ces centres en Espagne. À une heure de Madrid, l’académie militaire de Tolède accueille un contingent de 200 futurs soldats ukrainiens toutes les cinq semaines. Agriculteurs, ouvriers, cadres... Ces hommes et femmes viennent de tous les milieux. Parfois déboussolés par ce nouvel environnement, ils sont désireux d'acquérir les techniques qui leur permettront de survivre sur le front.
Tir, déminage, combat urbain... Cinq semaines d'entraînement pour tout apprendre
Les instructeurs espagnols n’ont que cinq semaines pour enseigner les bases du tir, du combat urbain ou du déminage. Ils se heurtent à plusieurs problèmes : l’âge des soldats – 40 ans en moyenne – et la langue, qu’ils ne maitrisent pas. Pour communiquer avec les recrues, les instructeurs sont épaulés à chaque instant par des traducteurs.
Les volontaires ukrainiens sont motivés, il ne faut que quelques jours pour qu'un esprit de corps se développe. "Cinq semaines c’est peu, mais c’est tout ce dont nous disposons. Les journées sont longues car ils doivent assimiler beaucoup de techniques. Et la première semaine est dédiée à la remise en forme, car la plupart ne sont pas en bonne condition physique", explique le lieutenant Angel, qui les encadre sur le terrain.
Lors de la cérémonie marquant la fin de leur formation, chaque soldat reçoit une croix bénite au sanctuaire de Notre-Dame de Fatima et une image de Saint Michel, saint patron de Kiev. Comme un talisman pour les protéger sur le front.
Pour des raisons de sécurité, les visages des soldats sont floutés dans le sujet.

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