Moins de pays mais plus de victimes : L’abolition de la peine de mort, entre petites avancées et reculs épouvantables
Décapitation, pendaison, injection létale ou exécution par balle. Des mots d’une violence inouïe pour une réalité sordide : celle des exécutions de la peine de mort. Une sentence qui existe encore dans 54 pays dans le monde, mais dont la mise en pratique a connu un léger recul en 2024. Seuls 16 États ont procédé à des exécutions, contre 20 en 2023. Toutefois, on aurait tort de croire que la peine de mort est en voie d’éradication, malgré son abolition en France en 1981, entérinée dans la Constitution française depuis 2007, ce qui accrédite l’idée que ce combat est derrière nous.
« Comme chaque année, il a du bon, du moins bon, du mauvais et du très mauvais », résume Bernadette Forhan, vice-présidente d’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), qui cite le cas de la République démocratique du Congo, qui « a levé le moratoire en vigueur depuis 2003 et exécuté fin décembre : c’est un rétropédalage épouvantable ». Un retour en arrière justifié par le gouvernement « en vue de débarrasser l’armée des traîtres et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme urbain ». Allusion aux soldats qui désertent l’armée face aux difficultés dans l’est du pays, ainsi qu’aux gangs violents de la capitale, Kinshasa.