Visualisez l’évolution du taux de chômage en France

Le taux de chômage en France, mesuré selon les critères du Bureau international du travail (BIT), s’élève à 7,4 % de la population active au premier trimestre 2025, d’après les données publiées ce vendredi par l’Insee, en hausse par rapport au chiffre de 7,3% enregistré au dernier trimestre de 2024. En valeur absolue, le nombre de chômeurs a augmenté de 64.000 personnes sur trois mois, atteignant 2,4 millions au total.

Pour rappel, l’Insee s’appuie sur la méthodologie du BIT pour établir ses statistiques. Est ainsi considérée comme chômeur toute personne âgée de 15 ans ou plus qui n’a pas travaillé durant la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines et a effectué une recherche active d’emploi dans le mois précédent, ou bien a trouvé un emploi qui commencera dans les trois mois. Cette approche diffère de celle de la Dares, qui mesure le nombre de personnes inscrites à France Travail, qu’elles soient ou non immédiatement disponibles pour travailler ou en recherche active.

Aujourd’hui, avec un taux de chômage de 7,4%, la France reste loin de l’objectif de plein-emploi fixé par le président Emmanuel Macron pour 2027. Après plusieurs années de baisse régulière, hors crise du Covid-19, et un point bas autour de 7%, la dynamique observée depuis 2015 semble se retourner depuis l’été 2023.

Qui sont les plus touchés ?

Dans le détail, les jeunes sont les plus frappés par le chômage : près d’un actif sur cinq dans la tranche d’âge des 15 à 24 ans est sans emploi. Le taux de chômage des jeunes s’élève à près de 19,2% au premier trimestre de l’année 2025. Ce taux avait pourtant atteint un plus bas à 16% au quatrième trimestre 2021, après deux décennies au-dessus des 20%. À l’inverse, la situation des seniors (50 ans et plus) reste relativement stable, avec un taux de chômage de 4,7 %.

Le retour du chômage inquiète de nouveau

La fin de l’année a été marquée par une série d’annonces de fermetures de sites, notamment chez Michelin et Arcelor Mittal. Les déclarations de plans sociaux se sont multipliées, renforçant les inquiétudes sur le front du marché du travail.

Selon l’Insee, lorsqu’on interroge les ménages sur les perspectives d’évolution du chômage, ceux-ci se montrent particulièrement soucieux. En avril 2025, l’indicateur synthétisant les craintes liées à une hausse du chômage a atteint son plus haut niveau depuis 2016, hors crise sanitaire. Depuis le début de l’année, ce niveau demeure durablement supérieur à sa moyenne de long terme.

Le retour du chômage est-il inévitable? Les économistes sont partagés. Le taux de chômage est un indicateur retardé de l’activité économique, traditionnellement en décalage. La Banque de France souligne que «l’emploi serait affecté avec retard par le ralentissement de l’activité et par le rétablissement partiel des pertes de productivité observées depuis la période Covid». L’institution anticipe un taux de chômage moyen de 7,8% en 2025 et 2026, avant un repli à 7,4% en 2027. L’Insee, de son côté, prévoit une hausse à 7,6% d’ici la mi-2025 tandis que l’OFCE table sur une progression du chômage jusqu’à 8% cette année.

La France élève moyen en Europe

En comparaison, la France se situe dans la moyenne haute des pays de la zone euro, où le taux de chômage moyen est de 6,3%. Elle est nettement distancée par l’Allemagne, où le chômage s’établissait à 3,5% en mars 2025, et où le taux de chômage des jeunes, l’un des plus bas d’Europe, atteignait seulement 6,5%, soit trois fois moins qu’en France.