Japon: la double peine des femmes dans les prisons
«Elle m’a dit qu’elle avait accouché les deux mains menottées: j’ai pleuré quand j’ai entendu ça»: c’est la scène la plus saisissante décrite dans le rapport présenté mardi à Tokyo par Human Rights Watch (HRW), qui fait le point sur la condition des 3913 femmes en prison dans l’Archipel. Écrit à partir des témoignages de 58 ex-détenues ainsi que de 11 avocats et experts du sujet, il jette un éclairage de plus sur le système carcéral japonais, mis sur le devant de la scène internationale depuis l’enfermement de Carlos Ghosn. «Notre système fonctionne à l’envers: il enferme d’abord, et examine ensuite», se lamentait son avocat Takashi Nakano.
Experts et observateurs reprochent au Japon le recours immodéré à la détention, au pénal mais aussi pour les immigrés en situation irrégulière et jusque dans le système médical, pour les malades mentaux ou supposés tels. Une «double peine» pour les femmes âgées, droguées ou enceintes, en raison du manque de solutions de substitution, pour HRW. «Lorsque…