«On a là quelque chose d’exceptionnel» : à La Baule, une mythique villa bientôt mise en vente

«On a là quelque chose d’exceptionnel»: tels sont les mots employés par Jean-Philippe Dupuis, adjoint au maire de La Baule, à propos d’un bien immobilier que la municipalité de la cossue cité balnéaire est sur le point de céder. 390 mètres carrés de surface, 7780 mètres carrés de terrain boisé : la mythique villa Les Roches rouges, qui surplombe l’Aquabaule, va être vendue.

Selon l’inventaire général du patrimoine culturel des Pays de la Loire, cette maison balnéaire «dissymétrique normande» s’étend sur trois étages. Dessinée aux alentours de 1926 par l’architecte Paul-Henri Datessen à destination du banquier Richet, elle se situe avenue Honoré de Balzac. Comme le mentionnait dans sa revue en 2016 l’association bauloise AVF (accueil des villes françaises), ancienne occupante des lieux, ce site a été réquisitionné comme centre hospitalier pendant la Seconde Guerre mondiale, avant qu’une habitante ne le cède en 1960 à la mairie. En 1971, la maison est alors mise à disposition de l’association La Baule Accueil, devenue AVF, qui se délocalise en 2022. En 2024, le club de bridge également installé dans la villa déménage à son tour, conduisant les élus à s’en séparer.

Vente fin 2025 ou en 2026

Lors du conseil municipal du 7 mars, une délibération concernant sa désaffectation et son déclassement du domaine public a été adoptée. «On a voté au moment du budget 3,3 millions d’euros de cession pour l’année 2025. Comment ça se passe si la vente n’est pas effective à ce moment-là ?», s’est interrogée Marina Marchais, conseillère municipale d’opposition. «On possède heureusement une trésorerie qu’on a accumulée qui sera à la fin de l’année de 15 millions d’excédents, donc je pense que même sans ces trois millions, on n’aura aucun problème pour faire les fins de mois», lui a répondu Jean-Philippe Dupuis, élu en charge des finances. La municipalité bauloise précise au Figaro que ce montant de 3,3 millions d’euros n’est pas figé : «C’est une première approche et nous consulterons les Domaines.»

«Dans notre plan de trésorerie, on a tenu compte du fait que cette villa serait vendue en fin d’année, sinon l’année prochaine», a encore fait savoir Jean-Philippe Dupuis, à propos de cette demeure dotée d’un ascenseur, qui reste entretenue et chauffée malgré sa non-occupation. Le conseiller municipal ne s’inquiète pas de sa capacité à être vendue. «Compte tenu de la rareté de ce bien, je ne pense pas qu’on ait trop de difficultés», a-t-il souligné, mentionnant «la possibilité pour les gens intéressés de le transformer en trois appartements, ou de faire une seule opération».

Pour autant, pas question d’en faire un immeuble de dix étages, a certifié le maire Franck Louvrier (LR), lors de la session municipale. L’édile a aussi rappelé que cette vente s’inscrivait dans une logique d’investissement. «Quand on vend un bâtiment public, on construit un bâtiment public». Dans ce cas, cela se traduit par la construction de l’hôtel de police municipale et un projet de parking.