Sauve-qui-peut au Nigeria pour enrayer la chute de la naira et la flambée inflationniste qui cristallise la colère sociale. En cause, la thérapie de choc enclenchée par le président Bola Tinubu, arrivé au pouvoir au printemps 2023, visant à redresser une économie à la dérive depuis plusieurs années. Très vite, après sa prise de fonction, le chef de l’État a décidé la mesure très impopulaire de supprimer les subventions sur les prix du carburant et les autorités ont pris le parti de laisser filer la monnaie nationale, la naira, et de ne plus contrôler les changes afin de réduire l’écart avec le taux parallèle.
La monnaie locale a aussitôt dévissé jusqu’à perdre plus de 60 % en neuf mois. « Ces deux politiques avaient pour objectif d’assainir les finances publiques, qui ne cessent de se dégrader depuis dix ans, et de renforcer l’attractivité du pays en termes d’investissements étrangers. À court terme, cela a des effets inflationnistes douloureux pour la population », commente Thomas…