Bretagne : le bol à oreilles, un souvenir qui rapporte
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dans la valise du 20h cet été, nous avons rapporté des souvenirs par dizaines. Et en Bretagne, l'incontournable, c'est le bol breton, personnalisé à notre nom, bien sûr. À Concarneau (Finistère), il trône en bonne place dans les magasins de souvenirs et amuse les touristes de passage. Comptez 12,50 euros pour le modèle basique. Tout le monde y trouve son compte, avec des prénoms assez classiques au plus originaux.
Dans la famille Mell-Goujon, c'est une institution. Chacun a le sien, parent comme enfant. "Moi, j'aime bien. En plus, quand c'est chaud, on peut prendre par les côtés. Et puis, il y a notre nom dessus", souligne le fils. Pour Marie-Andrée Mell-Goujon, la mère, l'histoire avec ces bols est plus personnelle : "Un bol breton, c'est déjà un souvenir d'enfance. C'est mon parent qui m'en avait offert un. J'adorais mon bol parce que c'était mon bol à moi. Et donc, j'ai voulu en avoir un pour moi et j'en ai offert un aussi à mes enfants."
Une production 100% bretonne ?
D'où viennent ces bols bretons qui accompagnent notre petit-déjeuner ? Dans le Finistère, une entreprise en réalise depuis 25 ans. Mais jusqu'à l'an dernier, les bols venaient de très loin, du Portugal, de Roumanie ou de Chine. "Toute la première partie on la sous-traitait à l’étranger, donc on faisait un bol qui n’était Breton que par la décoration. Maintenant, nous sommes sur un bol 100 % breton", assure Xavier Dutertre, gérant des Céramiques de Cornouaille. Ce bol 100 % breton coûte désormais 10 % plus cher aux clients, soit 11,50 euros l'unité. Un prix accessible au plus grand nombre, car la majorité des étapes est réalisée avec l'aide de machines. Seul le bord du bol est épongé à la main. "Ça vient petit à petit, et puis avec le temps, on a notre propre dessin avec l'éponge. On a chacun notre dessin, on ne fait pas tous le même", souligne Jonathan Morin, décorateur. Une fabrication française que le patron affiche fièrement au dos de ses bols.
Le "Made in China" resiste
Plusieurs fabricants se partagent le marché. Le bol de Pornic, par exemple, reconnaissable à son liseré jaune, est fabriqué au Portugal, puis décoré en France, ce que confirme un vendeur : "Il y a une partie qui est manufacturée à l'étranger en Europe, au Portugal, je pense, pour la partie biscuit, et puis, tout le reste est entièrement fait en France."
Voici pour les bols les plus vendus. Mais certains viennent de bien plus loin. En caméra cachée, nous nous rendons dans plusieurs magasins où des bols à oreilles sont vendus. Pas de prénoms, mais l'appellation Bretagne ou des surnoms. Et au dos, pas de lieu de fabrication, seulement une mention "Importé". D'autres l'affichent clairement : "Fabriqué en RPC", République populaire de Chine. Pas vraiment des bols artisanaux.