Belfort, d'abord, a craqué : face à l'afflux des jeunes migrants, le conseil départemental a décidé, à l'unanimité, la « limitation » des prises en charge. Le département de l'Ain a embrayé, et a voté la « suspension » de l'accueil. Le Jura, la Vienne… Les uns après les autres, les départements se cabrent. La réalité, plaident-ils, ne rentre tout simplement plus dans les cases où l'on espérait la ranger : partout l'aide sociale à l'enfance est submergée, sommée d'assumer, malgré elle, les conséquences d'une immigration incontrôlée. Les élus locaux - c'est dire leur désarroi - le savent bien : leurs « motions », si sensées soient-elles, n'ont pas de valeur juridique. Mais comment sauver de l'embolie un système à bout de souffle sans réduire la pression qui pèse sur ses épaules ?
À l'évidence, le flot des « mineurs non accompagnés », sans cesse plus important, ébranle les fondements d'une structure détournée de ses missions premières. Acculés, les services…