Qui est Kirsty Coventry, première femme présidente du Comité international olympique ?

La 144e session du CIO restera dans l'histoire : pour la première fois en 131 années d'existence, le Comité international olympique va être présidé par une femme : la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, élue dès le premier tour. A seulement 41 ans, la Zimbabwéenne, qui succédera en juin à l'Allemand Thomas Bach, devient également la première personnalité africaine à accéder à ce poste. Elle entrera en fonction le 23 juin.

La meilleure nageuse africaine de l'Histoire de la natation

Avec sept médailles olympiques à son palmarès, Kirsty Coventry affiche le plus beau palmarès féminin de l'histoire de la natation africaine. Spécialiste du dos et du 4 nages, elle a été deux fois championne olympique du 200 m dos, à Athènes (2004) et Pékin (2008). Deux breloques auxquelles s'ajoutent quatre médailles d'argent et une de bronze, pour celle qui a participé à trois éditions des JO : Sydney (2000), Athènes (2004) et Pékin (2008).

Kirsty Coventry compte également huit médailles mondiales en grand bassin, en quatre participations aux Mondiaux entre 2003 et 2009, dont trois titres de championne du monde (100 m dos et 200 m dos en 2005, 200 m dos en 2009). La nageuse affiche également un bilan impressionnant aux Jeux africains, avec 26 médailles en quatre participations, dont 15 en or. Elle détient par ailleurs deux records du monde : ceux du 100 m dos et du 200 m dos.

Une habituée des instances sportives

Désignée comme la candidate favorite du président sortant, Thomas Bach, Kirsty Coventry est une habituée des arcanes olympiques. Après sa retraite sportive, la nageuse a en effet intégré le Comité national olympique du Zimbabwe en 2013, dont elle a même été vice-présidente en 2017-2018. En 2023, elle a été élue au Comité exécutif du CIO, avant de se présenter en septembre 2024 à la présidence de l'instance olympique. 

En parallèle, elle a également été la représentante des athlètes à l'Agence mondiale antidopage (AMA) de 2012 à 2021, et membre du Comité des Athlètes de l'AMA de 2014 à 2021. Kirsty Coventry a également rejoint le Comité des athlètes de la Fédération internationale de natation (FINA) à partir de 2017, tout en occupant la vice-présidance de la Fédération Internationale de Surf (ISA) dès 2016. Depuis 2018, Kirsty Coventry est surtout la ministre de la Jeunesse, du Sport, des Arts et des Loisirs de son pays. 

Une double pionnière

"Je suis particulièrement fière d'être la première femme présidente du CIO, ainsi que la première originaire d'Afrique, a réagi Kirsty Coventry devant les membres du Comité international après son élection. J'espère que cette élection sera une source d'inspiration pour de nombreuses personnes. Aujourd'hui, un plafond de verre a été brisé et je suis pleinement consciente de mes responsabilités en tant que modèle."

Seule femme parmi les sept candidats à la présidence, Kirsty Coventry s'est efforcée de ne pas en faire un sujet. "J'espère que la question n'est pas seulement le genre du candidat", a-t-elle ainsi déclaré à L'Equipe. Pendant sa campagne, Kirsty Coventry avait annoncé que sa possible élection pourrait être un tournant historique pour le sport africain : "Pour l'Afrique, cela ouvrirait de nombreuses opportunités pour d'autres fonctions dirigeantes et ce serait une façon de dire que l'Afrique est prête".

Un fort accent américain

Née en 1983 à Harare, la capitale du Zimbabwe, Kirsty Coventry a quitté son pays natal en 2001 pour les Etats-Unis. Au pays de l'Oncle Sam, devenu sa deuxième maison, la nageuse a pu s'entraîner tout en poursuivant ses études. "Mon expérience en tant qu'athlète, ma capacité à naviguer dans des eaux politiques délicates au Zimbabwe, le fait que je vienne d'un pays de l'hémisphère sud, mais que j'aie étudié aux États-Unis et que j'y sois restée longtemps, m'ont permis d'avoir les deux points de vue", explique-t-elle.

Ce déracinement de plusieurs années a été instrumentalisé par certains, notamment lorsque Kirsty Coventry nageait pour le Zimbabwe sous la présidence de Robert Mugabe (en fonction de 1987 à 2017). "Un journaliste m'a demandé si le pays serait heureux qu'une blanche ait remporté la première médaille du Zimbabwe en 24 ans, racontait-elle. Pour être honnête, j'ai été complètement interloquée, car je me considère comme Zimbabwéenne. Je suis née là-bas. Ma mère est née là-bas. Ma grand-mère est née là-bas", avait-elle défendu.