EN DIRECT - Procès des assistants parlementaires du FN : Marine Le Pen fixée sur son sort ce lundi

«Je ne crois plus à rien avec la justice», tance Louis Aliot

Marine Le Pen n’est pas la seule concernée par les réquisitions du parquet. Louis Aliot, vice-président du RN, a aussi son avenir politique en jeu. Contre l’ex-eurodéputé (2014-2017), les procureurs ont requis 18 mois de prison - dont 12 avec sursis, 30.000 euros d’amende, et 3 ans d’inéligibilité sans possibilité de faire appel. Or, l’ancien compagnon de Marine Le Pen est devenu en 2020 le maire de la plus grande ville jamais dirigée par son parti : Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Invité de la matinale Bonjour! de TF1 ce lundi, Louis Aliot a dit croire en une «individualisation des peines»”. Rappelant qu’il n’a «pas d’antécédents judiciaires», «pas d’enrichissement personnel» le concernant, et son affaire concerne seulement la «qualification du travail d’un assistant parlementaire pour 4 mois de travail», minimise le maire de Perpignan. «La justice aujourd’hui en France il faut quand même la regarder à la loupe», a-t-il relevé. «Je ne crois plus à rien avec la justice. Je vois tellement de choses aberrantes ! Dans certains cas elle est juste, dans beaucoup d’autres, elle est beaucoup moins juste qu’il n’y paraît», dénonce le maire, évoquant les problèmes d’insécurité, y compris dans sa ville, où des délinquants courent toujours.

Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du RN, a aussi son avenir politique en jeu avec ce verdict. VALENTINE CHAPUIS / AFP

«Dans tous les cas de figure, ça ne nous affaiblira pas», a déclaré Louis Aliot, assurant qu’«il y aura sûrement un appel». «Il y a des instrumentalisations de la justice à des fins politiques en France», a déploré le maire, disant son parti prêt à «affronter les cas individuels», et qu’en tout état de cause, «il y aura toujours quelqu’un pour porter le flambeau» du RN.

L’avenir politique de Marine Le Pen suspendu

Que risque Marine Le Pen ? Au terme de deux mois de procès (30 septembre-27 novembre) et à la surprise générale, l’accusation avait requis à l’encontre de la cheffe de file de l’extrême droite une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux ferme (une peine aménageable), ainsi que 300.000 euros d’amende.

La peine d’inéligibilité était attendue car elle est obligatoire pour le détournement de fonds publics (le délit reproché à Marine Le Pen), mais l’exécution provisoire l’était beaucoup moins. C’est «ma mort politique qu’on réclame», avait directement réagi Marine Le Pen, qui se croyait jusque-là protégée par la possibilité de faire appel.

Si elle est condamnée, vu les délais habituels de la justice, on peut imaginer que son second procès se tienne dans au moins un an, soit une décision pas avant l’automne 2026, quelques mois avant la présidentielle. Mais si elle est déjà officiellement inéligible durant cette période, cela risque de perturber sa marche vers l’élection : «ça fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même», reconnaissait un membre de sa garde rapprochée la semaine dernière, parlant d’«épée de Damoclès». «Lundi, c’est un monde qui peut s’effondrer».

Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire du Rassemblement National (RN), a son avenir politique suspendu à la décision attendue ce lundi matin. Gonzalo Fuentes / REUTERS

Quelle est l’affaire à l’origine du procès ? On vous explique.

L’affaire des assistants parlementaires du RN a débuté en 2014, après un signalement du Parlement européen sur des soupçons d’emplois fictifs au sein du parti. L’enquête concerne le possible détournement de fonds publics via le financement d’assistants parlementaires européens du FN, devenu RN, qui auraient, en réalité, travaillé pour le parti en France plutôt que pour des eurodéputés à Bruxelles ou Strasbourg.

Plusieurs cadres et élus du parti, dont Marine Le Pen, sont mis en examen pour «détournement de fonds publics» ou «complicité». Les montants en jeu sont estimés à plusieurs millions d’euros.

Le Parlement européen a demandé le remboursement des sommes considérées comme indues, et l’affaire a conduit à des mises en examen dès 2017. Un procès s’est ouvert en 2024, avec des peines potentielles de prison et d’inéligibilité pour les principaux accusés.

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à tous, bienvenue dans ce direct consacré au procès des assistants parlementaires du Front national. Les juges vont rendre une décision très attendue ce lundi matin, annoncé à 10 heures. Leur verdict décidera de l’éligibilité ou non de Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle.

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