Climat, pollution : les gens du voyage ont-ils le droit de vivre ?
Depuis quelques jours, un nourrisson est hospitalisé, dans l’indifférence générale qui accompagne la vie des gens du voyage. Sa vie compte, mais qui s’en soucie ?
S’il est aujourd’hui en danger, c’est parce qu’il vit près de l’aire d’accueil d’Hellemmes-Ronchin, dans la métropole lilloise, dans un environnement saturé de polluants. Ce bébé s’est trouvé, par temps de canicule, livré à la chaleur extrême, sans ombre ni fraîcheur, sans possibilité d’être protégé comme il le faudrait. Il est l’un des nombreux enfants exposés aux injustices environnementales que subissent les familles du voyage.
Les conditions inhumaines et indignes dans lesquelles vivent les gens du voyage d’Hellemmes-Ronchin, en particulier en période de canicule, ne constituent malheureusement pas un cas isolé.
Partout en France, les gens du voyage vivent à l’intersection des discriminations sociales et des injustices environnementales. Premières victimes du changement climatique, ils sont aussi les premiers à être invisibilisés, criminalisés, abandonnés.
Que vaut notre ambition écologique si elle ne protège pas celles et ceux qui sont en première ligne ? Que vaut notre société si elle laisse un bébé souffrir à l’hôpital pour avoir simplement respiré ?
Les habitant·es de l’aire d’Hellemmes-Ronchin alertent depuis des années sur leurs conditions de vie : sols contaminés, pollution de l’air, canicules insoutenables. Mais malgré leurs témoignages répétés, rien n’a été fait.
Pire : lorsque les familles ont décidé, il y a peu, de quitter cette aire devenue invivable pour trouver un peu de répit sur un autre terrain, elles ont été expulsées dans les 24 heures par la préfecture, sans solution de relogement.
Ces femmes, ces enfants, ces familles ne demandent pas un privilège. Elles demandent la stricte application du droit, inscrit dans la loi Besson, que beaucoup de communes ne respectent pas — le plus souvent en toute impunité.
La République ne peut tolérer que la violation du droit entraîne la souffrance permanente de femmes et d’hommes dont la dignité se trouve foulée aux pieds.
Ces familles réclament un simple droit à l’existence, à la dignité. Elles demandent un refuge climatique : un lieu sûr, un abri temporaire, qui les préserve de la chaleur et de la toxicité. Ni plus, ni moins. Elles demandent justice, et nous relayons leur voix.
Nous exigeons une réponse.
Nous appelons les autorités locales et nationales à assumer leurs responsabilités :
- à suspendre toute expulsion tant qu’une alternative digne n’est pas proposée ;
- à garantir l’accès aux services de base — eau, sanitaires, déchets — sur les lieux d’installation temporaire ;
- à reconnaître enfin le droit à un refuge climatique pour celles et ceux qui subissent de plein fouet les effets du dérèglement.
Aujourd’hui, à Hellemmes comme ailleurs, des familles luttent pour survivre. Pour elles, l’urgence climatique est une réalité tangible, brutale, quotidienne.
Il faut dire, clairement et fermement, que le droit de vivre dans un environnement sain est un droit universel, pas un privilège réservé à quelques-uns.
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