Changement d’ère. Après des années où l’argent était abondant et ne coûtait rien, voire où les créanciers payaient pour prêter des capitaux à la France, le retournement est brutal. Alors que les taux d’intérêt se sont envolés dans la foulée des décisions de la Banque centrale européenne (BCE) depuis dix-huit mois, la charge annuelle de la dette va mécaniquement s’envoler.
En 2024, elle tournerait autour de 55 milliards d’euros, contre 49,5 milliards d’euros en 2022 et un point plancher à 34 milliards en 2020, juste avant le retournement de la politique monétaire. En 2026, les crédits fléchés vers le paiement de la charge de la dette seront le premier poste de dépense de l’État. Ils dépasseront de 8,6 % ceux de l’enseignement scolaire, «pourtant considéré comme prioritaire par le gouvernement, et équivaudraient aux crédits conjoints des missions “défense” (53,7 milliards d’euros) et “sécurité” (17,5 milliards d’euros)», note le rapporteur des finances au Sénat. À cette échéance, 71 milliards…