Le premier buste de Marianne à l’effigie de Joséphine Baker, dévoilé samedi à Fleury-Mérogis

Depuis l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, Brian Baker-Bouillon, l’un des 12 enfants de la famille arc-en-ciel, se déplace plusieurs fois par mois pour inaugurer des rues, des groupes scolaires, des parcs ou des médiathèques qui portent désormais le nom de sa mère. En juin dernier, il avait baptisé une école à Fleury-Mérogis. Il y revient samedi pour dévoiler le premier buste de Marianne, à l’effigie de sa mère. La cérémonie se déroulera au gymnase Jacques Anquetil, proche de l’Hôtel de Ville, à l’occasion des vœux traditionnels, en présence de l’ambassadrice de Monaco à Paris.

L’initiative en revient au maire, Olivier Corzani, qui souhaitait commémorer d’une manière aussi originale que symbolique, le centenaire de l’arrivée en France de la créatrice de J’ai deux amours ainsi que les 50 ans de sa disparition. Soucieux d’évoquer le futur en associant la jeunesse d’aujourd’hui à ce symbole du passé, mais aussi de soutenir l’émergence de nouveaux artistes, il a été décidé, sur une idée de Brian, de choisir le créateur de cette œuvre parmi les élèves de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. 

Avec l’accord de son directeur, un concours interne s’est conclu par la sélection de cinq étudiants chargés de proposer des maquettes évoquant l’artiste, la résistante et la militante pour la défense des droits humains. Le choix du jury, composé de membres extérieurs à l’établissement, s’est porté sur Lucas Bouan Tsobgny, récemment diplômé. Brian Baker-Bouillon a donné son feu vert après quelques modestes recommandations sur des rectifications autour des traits du visage. La présence des médailles rappelant ses combats a été immédiatement actée, mais la question s’est posée sur la présence discrète d’une ceinture de bananes. La crainte des protestations sur les réseaux sociaux de certaines associations a été balayée d’un trait par le maire : pas question de renoncer à ce symbole associé à ses débuts de danseuse, qu’elle a porté pour la première fois aux Folies Bergère en avril 1926, dans un tableau de la revue «La Folie du Jour».

Biopic international

Le projet de cette Marianne avait été évoqué voici trois ans dans des bureaux du palais de l’Élysée, puis abandonné. L’initiative du maire de Fleury-Mérogis a fait tache d’huile puisque d’autres municipalités dans plusieurs villes de France sont en train d’étudier la possibilité de suivre le mouvement. En attendant, Brian Baker-Bouillon poursuit sa croisade familiale. Le 28 janvier, il assistera, à Paris, au défilé de haute couture de Stéphane Rolland, dédié à Joséphine, en présence de Brigitte Macron, puisqu’il se déroule au profit de l’opération Pièces Jaunes. Au printemps, il se rendra à Lindt, en Autriche, puis à Amsterdam où des expositions hommage sont en préparation. Des voyages qui s’ajoutent à ceux qu’il a effectués l’an dernier en Allemagne. Il a ainsi découvert à Francfort un groupe scolaire destiné à 1200 élèves et à Berlin un parc, tous deux baptisés «Joséphine Baker». 

Il suit aussi, avec le titre de conseiller, l’évolution de la production d’un biopic international de près de 3 heures en préparation pour le cinéma. L’écriture du scénario a été beaucoup plus longue que prévu, mais elle vient de se terminer. Un casting, en présence de la réalisatrice est en cours aux États-Unis, afin de trouver l’interprète idéale. Une série de 8 heures est également envisagée, mais pour la télévision. Parmi les manifestations prévues cette année figure, en avril, l’inauguration d’un lycée à Sarlat. Un clin d’œil au château des Milandes qui accueille désormais plus de 200 000 visiteurs par an. Le point d’orgue a été fixé au 2 octobre à Paris. Ce soir-là mais aussi dans les jours qui suivent, le Théâtre des Champs-Élysées célébrera le centenaire d’une Revue Nègre désormais présente dans l’histoire, et pas seulement celle du spectacle.