L'armée népalaise a repris le contrôle de la capitale Katmandou et imposé un couvre-feu, après deux jours d'émeutes, les plus violentes depuis 20 ans, qui ont fait au moins 19 morts et des centaines de blessés. Ces troubles ont éclaté à la suite de manifestations brutalement réprimées par la police dans un contexte politique et économique explosif. Le premier ministre a dû démissionner.
La situation a dégénéré, en début de semaine, après la suspension des réseaux sociaux par le chef du gouvernement. Les jeunes Népalais s'en sont pris aux symboles du pouvoir en incendiant le Parlement et le domicile du Premier ministre.
Yassou vit à Katmandou, ce Népalais de 38 ans partage l'exaspération des jeunes : "Ils sont tellement fatigués, comme nous tous, par la corruption, qu'ils partent pour travailler dans un autre pays parce qu'ils ne trouvent pas l'opportunité de travailler."
"On veut savoir qui a donné l'ordre"
Pas de travail dans un pays miné par la corruption. Le fruit était mûr. Les jeunes Népalais ont obtenu le départ du Premier ministre. Insuffisant, selon Yassou : "Les 20 personnes qui ont été tuées, on veut savoir qui a donné l'ordre." L'armée qui s'est déployée dans les rues de Katmandou a entamé des discussions avec des représentants des jeunes Népalais. "Ils ont essayé d'engager le dialogue maintenant pour savoir comment on peut passer la prochaine étape."
Un homme trouve grâce auprès des jeunes : Balendra Shah, le maire de Katmandou, ancien rappeur. "Il est très populaire et il comprend mieux les besoins de la jeunesse. Les jeunes, veulent vraiment que ce soit lui qui prenne le poste de Premier ministre", assure Yassou.
Balendra Shah a d'ailleurs adressé un message ces derniers jours à la jeune génération : "Soyez prêts à prendre les rênes du pays", a-t-il lancé sur Facebook.